Si nos modes de vie provoquent de émissions de gaz à effet de serre, ils créent également d’énormes volumes de données comportementales dont la collecte et l’analyse pourraient nous permettre de mieux comprendre comment nous contribuons à la pollution et comment la limiter...
Il n’y a pas plus de tornades, d’ouragans ou de cyclones qu’avant, nous disent les météorologues, par contre ils sont beaucoup plus virulents… La faute aux changements climatiques générés par les dégâts que l’homme cause à son environnement. Et dire que dans le même temps certains politiques, à l’image du Président américain, continuent de nier les effets de l’homme et de ses industries sur la pollution et le réchauffement climatique !
Un récent rapport de Teralytics, associé à Telefonica NEXT et South Pole Group, démontre que le Big Data et l’IoT (Internet des Objets) pourraient être utilisés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Teralytics est un service d’analyse, Telefonica NEXT fournit des solutions IoT et South Pole Group des solutions de développement durable.
L’exemple de Nuremberg
L'étude a permis l’examen des données agrégées et anonymisées de réseaux mobiles recueillies à partir des appels téléphoniques, des messages texte, de l'utilisation d'applications et de la navigation sur Internet pour estimer les niveaux d'émissions de carbone et la pollution de l'air dans la ville de Nuremburg, en Allemagne.
Ces ensembles de données englobent des modèles, y compris la mobilité humaine, sur comment les gens utilisent des systèmes de transport tels que les véhicules, le métro et les trains de banlieue. En combinant ces informations avec les données sur les émissions générées par les différents modes de transport, les chercheurs ont pu estimer les niveaux de pollution atmosphérique et les émissions de GES pour la ville.
Au total, les flux de données dans plus de 1,2 million de voies de transport ont pu être examinés, ainsi que des données météorologiques. Le ministère fédéral allemand de l'environnement (BMUB) a également fourni des données sur les niveaux d'émission générés par le trafic des différents transporteurs pour compléter l'équation. Enfin, l'exactitude des résultats a été validée en comparant ceux-ci avec les données existantes des stations de mesure de la pollution de l'air. Le résultat a obtenu un taux de précision de 77%.
La donnée au service de l’homme et des villes
Un tel projet pourrait conduire à une meilleure qualité de l'air et de meilleures stratégies carbone pour les villes à travers le monde. Les planificateurs et les ingénieurs urbains pourraient utiliser les données pour apporter de meilleures conceptions aux villes, aux systèmes et aux infrastructures.
Les données pourraient également être utilisées pour influencer les politiques publiques et les programmes. Entre autres, les chercheurs étudient l'impact des itinéraires, des feux de circulation, des aéroports, des événements à grande échelle et des différents types de véhicules sur la pollution et les GES.
La volonté de l’espoir
Pour autant, de telles études n’auront des résultats positifs que si elles obtiennent des financements et l’appui des Etats, des villes, de l’industrie, des universitaires, dans le cadre d’une politique acceptée et réfléchie. Dans le cas de la ville de Nuremberg, le consortium industriel créé pour l’occasion a reçu un financement du partenariat européen d'innovation public-privé Climat KIC, dont l’initiative Low Carbon City Lab (LoCaL) relie les villes, les entreprises, les organisations universitaires et non-gouvernementales pour concevoir de meilleures solutions environnementales et sociales.
Ce n’est que dans ce cadre que Big Data et IoT pourront prendre toute leur dimension au service de l’avenir de l’humanité…
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