La crise n’est pas encore passée que le débat sur le déconfinement, infox à l’appui, enflamme déjà les chamailleurs du net et des médias. Pendant ce temps, des initiatives sérieuses se mettent en place, avec la volonté de s’appuyer sur les nouvelles technologies cognitives pour optimiser les prévisions. Initiée par le professeur Alexandre Mignon, anesthésiste-réanimateur à l’Hôpital Cochin de Paris, CovidIA est une initiative entièrement bénévole qui réunit deux types d’acteurs : des experts dans le domaine médical d’une part et une équipe avec un savoir-faire en traitement de données et en IA composée des meilleurs spécialistes d’autre part.

CovidIA a pour but de relever le défi du déconfinement en créant des modèles qui exploitent trois types de données : les données démographiques, les données relatives aux personnes malades ou aux patients porteurs ou suspectés et les données de localisation qui peuvent être fournies par les opérateurs de téléphonie mobile. Par respect pour la vie privée, ces données seront anonymisées et fournies après autorisation des utilisateurs en mode opt-in via une application mobile.

« Grâce à ces données, CovidIA pourrait alimenter et entraîner des algorithmes de machine learning, explique le communiqué, qui, itération après itération, parviendraient à créer des modèles stables et performants ». Ces modèles expliqueraient comment la pandémie s’est propagée et comment elle évoluera en fonction des plans de déconfinement. Les questions qui pourraient être posées aux Français via cette application mobile consisteraient à savoir s’ils ont été malades, où ils se trouvent actuellement et quelles sont les personnes autour d’eux. Les réponses à ces questions permettraient de dire quelles personnes peuvent, ou non, sortir du confinement. Le tout contrôlé par la CNIL et les autorités compétentes pour garantir l’usage éthique et encadré des données.

En s’appuyant sur cette participation volontaire, les défenseurs du projet affirment que les prédictions seraient plus fines. Bien entendu, cela dépendra du nombre de personnes qui accepteront de participer à la collecte des données. Sur ce point, le gouvernement est en train de réfléchir à la possibilité de créer une application de géolocalisation à l’intention des citoyens, et sur la base du volontariat. Le sujet est sensible, car les défenseurs des libertés craignent une généralisation de la surveillance institutionnalisée.

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