La mutation d’un modèle orienté business à un modèle orienté data et analytique a mis le CDO au centre de la stratégie d’entreprise. Même si son rôle reste encore mal défini, le CDO est devenu le principal dirigeant responsable des initiatives relatives aux données au sein de l'entreprise.

Si la transformation numérique a engendré le besoin de cadres spécialistes du numérique, le CDO en l’occurrence, c’est le Big data et l’IA, plus largement la mutation des entreprises vers un modèle datacentrique, qui le feront rentrer dans le conseil d’administration de son entreprise. C’est dire si dans cette mutation le rôle dévolu au CDO est considéré comme stratégique.

Même si le contenu de ce rôle n’est pas précisément défini, ou définissable, le poste de CDO a vu une progression rapide de ces effectifs. D’après une enquête de New Vantage Partners, les entreprises ayant engagé un CDO étaient 12 % en 2012, elles sont environ 67,9 % en 2019.

Un incontournable dans une entreprise datacentrée

La mutation vers un modèle datacentrique, c’est-à-dire la convergence de la donnée et de l’analytique comme base de la stratégie, commerciale et opérationnelle, d’une entreprise, donne au CDO un rôle central. Dans une enquête publiée par la société Mindtree, le CDO est reconnu par ses collègues cadres comme ayant un rôle moteur dans la définition et la conduite de la stratégie numérique de l’entreprise.

« Il s’est avéré efficace dans la promotion de nombreuses initiatives de conduite d’affaires numériques, telles que l’offre aux clients d’une expérience numérique transparente (27 %) et la création de nouveaux modèles d’affaires (20 %) » détaille le rapport. Voici les trois grands enseignements de cette enquête.

  • Des objectifs clairs et un rôle de plus en plus pertinent

L’enquête de Mindtree a révélé que les professionnels des affaires et de l’IT voient clairement le besoin de maintenir le poste de CDO, 74 % des répondants ayant déclaré que le CDO de leur organisation a des responsabilités clairement définies et 81 % ayant convenu que ces responsabilités sont suffisamment différentes pour nécessiter un poste dédié au CDO.

De plus, les professionnels des affaires et de l’IT croient que le rôle du CDO devient encore plus pertinent comparativement à la date de sa création (76 %), ce qui démontre un mandat clair pour le CDO d’atteindre ses objectifs numériques.

  • Les CDO ont tendance à avoir plus d’expertise technologique que business

Les responsables du monde des affaires et des technologies de l’information ont cité la connaissance approfondie de la technologie (61 %) et la capacité d’exécuter des stratégies numériques (53 %) comme étant les principales compétences de leur CDO. Près de 70 % des personnes interrogées ont déclaré que leur CDO est issu d’un environnement informatique, ce qui suggère que si de nombreux CDO possèdent une bonne combinaison de connaissances technologiques et de « soft skills », ils peuvent avoir moins de visibilité sur le fonctionnement de certaines parties de l’entreprise ou en sont encore à acquérir une compréhension.

Quatre-vingt-quatre pour cent des répondants des organisations dont le CDO est issu d’une formation en IT ont déclaré que leur entreprise avait fait des progrès numériques importants depuis la création du rôle de CDO, comparativement à 73 % qui proviennent d’organisations dont le CDO n’est pas issu de l’IT et qui ont une formation business, qui ont répondu la même chose.

  • Les CDO se heurtent encore à des obstacles, notamment le cloisonnement des initiatives et le manque de talents

Environ un tiers des répondants (32 %) ont cité la culture de résistance au changement comme étant le plus grand obstacle auquel se heurte le CDO. Lorsqu’on leur a demandé ce dont le CDO a le plus besoin pour réussir la numérisation de l’entreprise, 38 % des répondants affirment qu’il faudra une plus grande collaboration entre les business units, combinée à une infusion de nouveaux talents et de compétences adaptées aux technologies en souffrance par manque de compétences.

Sources : diverses