Par Ludovic Toinel, Principal Solution Architect, Capgemini

Accroche : Ne cessant d’élever son niveau de maturité, la vague de l’IoT (Internet des Objets) est loin d’avoir atteint son apogée. Déjà riche de nombreuses expériences, l’IoT prépare son futur, où l’innovation bat son plein et où la majorité des cas d’usages et des modèles économiques restent à créer. 10 principes clés constituent le terreau fertile de cette évolution à venir.

1 – Le développement du Cloud

Si les technologies de l’IoT existent depuis un certain temps, en particulier dans l’industrie, il leur manquait une infrastructure disponible en tout lieu et à tout moment pour pouvoir enfin se déployer. C’est le Cloud qui a apporté la réponse adéquate, couplé avec les différents réseaux qui permettent d’assurer les interconnexions. Aujourd’hui, l’IoT ne peut être envisagée sans le Cloud, et les fournisseurs de ce dernier, les ‘providers’ l’ont bien compris. Ils sont plusieurs milliers à répondre à l’appel et proposent des solutions logicielles pour accueillir les données fournies ou à fournir aux objets connectés. Une profusion qui participe à créer un secteur concurrentiel où les entreprises sauront profiter de coûts de plus en plus bas et d’un « Time to Market » de plus en plus accéléré.

2 – Le prix en baisse des objets connectés

Impossible de compter le nombre d’objets connectés qui nous entourent, d’ailleurs les chiffres fournis par les analystes ont deux points communs, ils s’expriment en dizaines de milliards, et ils sont tous différents ! Ce constat industriel a une intéressante contrepartie : qu’ils soient des capteurs destinés à l’industrie ou des objets grand public, les objets connectés sont de moins en moins chers, d’autant plus sur objets standards issus de catalogue. Dans l’industrie, la barre psychologique du capteur à 100 euros a été atteinte. C’est désormais le coût de l’installation et de la maintenance des objets connectés qui est le plus cher !

3 – Des batteries plus performantes et moins chers

Voilà un point important que nous comprenons tous : la longévité des batteries. En effet, en dehors de quelques objets comme certaines étiquettes RFID qui s’alimentent sur le rayonnement des machines qui les lisent, un objet connecté doit être alimenté à la fois pour fonctionner et pour communiquer. Et comme l’innovation continue d’alimenter ce secteur également, les batteries sont de plus en plus performantes en puissance et durée de charge. Offrir toujours plus d’autonomie est un enjeu clé pour réduire les coûts de maintenance.

4 – L’omniprésence des réseaux sans fil

Là encore un enjeu essentiel du développement de l’IoT : les communications. WiFi, Bluetooth, Lora, SigFox, 3G, 4G, et bientôt 5G, pour ne citer que ceux-là, les réseaux sans fil et leurs protocoles sont omniprésents. Il est quasi impossible aujourd’hui d’imaginer un capteur qui ne puisse se connecter, sous réserve bien évidemment d’embarquer la bonne technologie et le bon protocole. Le choix du réseau dépend également des performances attendues, du choix de la batterie au volume des données à échanger. A chaque besoin sa solution …

5 – Plus de bande passante et moins cher

Associée aux réseaux, la bande passante est une caractéristique technique clé du développement des usages IoT. Malgré la multiplication exponentielle des objets connectés et de leurs usages, l’évolution technologique des réseaux permet de limiter la question de la bande passante, elle est globalement aujourd’hui en hausse et son accès moins cher.

6 – Des logiciels à profusion ou à créer

L’écosystème des objets connectés ne cesse de grossir, et l’on peut trouver très facilement aujourd’hui sur catalogue des objets qui répondront aux besoins des entreprises. Une fois l’objet et son usage définis, il faut un logiciel pour le piloter. Les plus performants et autonomes, ceux qui sont capables de faire tourner des algorithmes, des analyses, et d’accompagner la prise de décision de manière autonome, requiert les capacités d’un OS (Operating System) complet. La majorité de ces logiciels sont également disponibles sur catalogue et sont devenus accessibles aux non-initiés, grâce par exemple à la programmation sans code …

7 – Le coût stockage et de de traitement de la donnée à la baisse

Le traitement de la donnée, ce qu’on appelle généralement le ‘compute’, assure les capacités de traitement des données transmises par les objets connectés. Ces capacités sont soit embarquées sur les objets les plus performants, nous l’avons évoqué précédemment, soit plus simplement déportées sur les infrastructures de cloud qui fournissent les serveurs pour travailler les données sous forme de composants Big Data et/ou BA (Business Analytics). Profitant de l’explosion du cloud et des services proposés, le cout de traitement du ‘compute’ de la donnée ne cesse de baisser.

Le prix du Giga octet de données stockées sur le cloud quant à lui ne cesse de baisser. Ce prix en baisse permanente et facturé à l’usage offre une souplesse sans limite dans les choix de rétention des données.

8 – Le smartphone, une passerelle idéale pour l’IoT

Aujourd’hui, la connexion internet ou les chats en ligne sur smartphone dépassent les usages classiques de l’internet. En plus d’être présent dans notre quotidien, le smartphone devient l’objet le plus performant en notre possession. Le smartphone est devenu un objet central, un objet connecté, qui ne nous quitte plus. Ce n’est donc pas une surprise si le smartphone devient une passerelle IoT, un nœud pour objets connectés, permettant remonter les informations vers une plateforme IoT, voire les traiter localement. L’adoption du Bluetooth Low Energy sur l’ensemble des Smartphones a largement permis d’accélérer les usages IoT B2C.

9 – Le Big Data et l’Intelligence Artificielle en renfort

Les objets connectés sont des capteurs qui remontent ou redescendent l’information pour mesurer et piloter des équipements. Cette information est traitée sous forme de données gérées dans des bases de données structurées ou déstructurées instanciées en quelques minutes dans le Cloud. Lorsque les volumes de données explosent, ce qui intervient très rapidement avec la multiplication des objets connectés, les bases de données classiques cèdent leur place à des Data WareHouse ou à des solutions Big Data, toujours sur le cloud. Et pour aller plus loin, l’IA (Intelligence Artificielle) et ses algorithmes d’analyse des données se font de plus en plus accessibles : certains objets se dotent aujourd’hui directement de processeurs GPU pour avoir un temps de réaction le plus court possible et gagner en autonomie.

10 – Des plateformes IoT

Le dixième principe qui va permettre à l’IoT d’encore se développer est l’approche plateforme. Les plateformes IoT proposent sous une forme intégrée toute les capacités techniques évoquées dans les 9 premiers points. Elles apportent toujours plus de valeur car elles portent de plus en plus le business modèle des fournisseurs d’objets connectés qui doivent affronter la réduction des marges sur les objets eux-mêmes. Deux alternatives s’offrent à eux : construire leur propre plate-forme ou exécuter leurs services dans le Cloud. Désintermédiation technologique, confidentialité industrielle, sécurité des données sont des critères de décision fort qui requiert une stratégie assumée et construite.

Pour en apprendre plus sur les usages connectés avec nos clients et nos experts Capgemini, participez à la #CWIN18 à Paris mardi 16 octobre. Au programme : "Vers les objets autonomes - IA et IoT augmentent votre business." Inscriptions : https://www.capgemini.com/fr-fr/inscription-cwin-18 paris/?utm_source=itsocial&utm_medium=referral&utm_content=aie_none_none_event_none&utm_campaign=innovation_cwin