Dans le battage optimiste du cloud, un constate s'impose : la première migration de l'entreprise vers le nuage est souvent chaotique.

Dans leurs mouvements vers le nuage, les entreprises oublient souvent d'élaborer un chemin de migration transparent et réfléchi. Les espérances sont telles qu'elles en oublient que le chemin est loin d'être rectiligne, ce que les épreuves qu'elles affrontent viennent leur rappeler douloureusement.

Dans son étude annuelle « Enterprise Cloud Report 2014 », Verizon rappelle qu'un tiers des organisations ne se sont pas engagées dans le nuage. Et vient confirmer que la migration vers le cloud, surtout lors du premier voyage, se révèle souvent chaotique.

Les erreurs courantes de la migration vers le cloud

1 – Aller trop vite

Trop souvent l'entreprise ou le métier qui migre adopte une approche tout-ou-rien. Se précipiter entraine trop souvent des erreurs, quelles soient techniques, règlementaires ou culturelles.

2 – Le mirage de la réduction des coûts

C'est une erreur commune, ce que l'on doit rechercher dans le cloud c'est la flexibilité, pas les économies. D'abord parce qu'il faut sortir un (gros) chèque pour déployer et migrer sur une plateforme de cloud. Ensuite parce que les dépenses d'exploitation demeurent. Enfin parce que les systèmes de cloud se révèlent plus chers dans le temps…

3 - Le manque de contrôles

Flexibilité n'est pas liberté, les contrôles doivent être mis en place afin de faciliter l'optimisation et la conformité règlementaire.

4 – Les inégalités dans le nuage

Tous les clouds ne sont pas égaux, certains sont plus adaptés aux workoads – qui parfois se satisfont d'un usage 'on premise' sur les serveurs de l'entreprise -, d'autres au développement.

5 – La confusion des genres

Cloud privé ou cloud public ? Compute (calcul) et données sont généralement regroupés sur un cloud unique. Or, une stratégie bien construite ne peut être exclusive. Le calcul, par exemple, peut être local, tandis que la sauvegarde et les données froides peuvent prendre place dans un nuage externe. Le cloud hybride est une option à étudier.

6 – La frontière qui isole privé et public

A chaque cloud, privé ou public, ses interfaces et ses outils de gestion. C'est une hérésie, l'entreprise doit disposer d'une politique cohérente de gestion de ses systèmes d'information et faire converger les outils.

7 – Ignorer la connectivité

La majorité des fournisseurs de cloud offrent une forte connectivité entre les datacenters, même concurrents. L'entreprise devrait disposer d'un même niveau de connectivité vers son fournisseur  de cloud pour exécuter et supporter les charges de travail.

8 – Trop de confiance nuit à la sécurité

Les niveaux et normes de sécurité affichés par les fournisseurs de cloud ne servent pas à grand-chose si l'entreprise n'offre pas également un niveau élevé de sécurité de son infrastructure, ses applications et ses données.

9 – Disponibilité n'est pas réplication

Le contrat du fournisseur de cloud ne garantit que la disponibilité de sa plateforme. La récupération des workloads et des données dans un Plan de Reprise d'Activité sont du ressort de l'entreprise.

10 – Mettre tous ses œufs dans un même panier

Nous sommes aux prémices du cloud, des usages du cloud privé comme du cloud public, avec une portabilité qui balbutie. Tout placer dans un seul nuage, avec son datacenter, représente encore aujourd'hui une prise de risque dont il reste difficile de mesurer les conséquences à long terme.