L'iPad d’Apple fête ses dix ans. À cette occasion, Steven Sinofsky revient sur les réactions de Microsoft durant les semaines et les mois après sa sortie. À l’époque, Microsoft s’est surtout penchée sur les tablettes PC tournant sous Windows XP, mais n’a eu ni les moyens techniques, ni logiciels et matériels pour le faire. Lorsque Apple a sorti l’iPad, cela a fait l’effet d’une bombe pour Microsoft. Steven Sinofsky se rappelle du premier iPad comme d’un appareil magique qui a su relever tous les défis. En parallèle, Microsoft était encore à ses applications de bureau sous Win32 et ses stylets, des technologies sur lesquelles la société s’est focalisée depuis 10 ans. C’est aussi à cette époque que Microsoft tirait encore parti des bonnes performances commerciales de son Netbook. Actuellement, Steven Sinofsky admet que les Netbooks et les Atom étaient uniquement un moyen pour rentabiliser les efforts déployés sur la fabrication de puces Intel à faible consommation plutôt adaptées aux téléphones. La société pensait qu’Apple sortirait plutôt un ordinateur à stylet basé sur Mac, sans s’attendre à l’iPad. Lorsque Steve Jobs a dévoilé la tablette, un mélange entre l’ordinateur portable et le smartphone, il menaçait quasi directement les Netbooks de Microsoft. De plus, l’appareil était dépourvu de stylet, tout en affichant une meilleure autonomie de 10 heures au lieu de quatre pour les PC portables de Microsoft. L’iPad avait aussi une meilleure connectivité 3G et était équipé de processeurs ARM. Et pour couronner le tout, l’iPad affichait un prix relativement faible de 499 dollars.

À sa sortie, l’iPad représentait une menace directe sur le cœur de métier de Microsoft, toujours selon Steven Sinofsky. À l’époque, Microsoft ne possédait pas encore d’une plateforme spécifique pour ce type de produit. De plus, l’iPad tournait sous un système d’exploitation solide et très fonctionnel. Mais Microsoft a répondu à la tablette d’Apple, ce qui n’a pas été explicitement rappelé par Steven Sinofsky. La réponse a été Windows 8. Ce système d’exploitation a apporté, via son interface, de nombreux éléments provenant du Windows Phone, mais adaptés aux PC et aux ordinateurs portables. Une autre réponse de Microsoft à l’iPad a été la sortie de sa propre tablette, la Surface RT. Son développement a été tenu au grand secret. Pour la concevoir, Microsoft a été obligé de mettre en place une nouvelle équipe. Comme l’iPad, la Surface RT était équipée de processeurs ARM et tournait initialement sous Windows 8. Mais à son lancement, Microsoft accusait une perte de 900 millions de dollars en seulement six mois. La principale raison en est que la société a produit un trop grand nombre d’appareils, d’autant plus que la Surface RT se vendait moins bien qu’attendu. Microsoft s’était ensuite focalisée sur les modifications apportées à Windows 8 pour les PC et les ordinateurs portables avant la sortie de Windows 10. Pour sa part, Steven Sinofsky a quitté Microsoft un an après la sortie de Windows 8.

À lire aussi Apple devrait lancer un nouveau casque AR et un nouvel iPad Pro équipé d’un capteur de profondeur en milieu 2020