Le modèle classique (produits et services distribués par des réseaux) est révolu. « Les grandes entreprises et administrations publiques se transforment pour devenir plus agiles et innovantes afin de répondre à des attentes nouvelles de leurs clients » indique le CIGREF dans son étude intitulée « Nouvelles stratégies de plateforme ».

Les entreprises souhaitent augmenter leurs interactions avec leurs clients. D’où la nécessité de passer d’une culture « produit » qui s’arrête trop souvent à la vente, à une culture « services » qui engage les entreprises sur la durée.

« Les plateformes business répondent à ces enjeux. C’est pourquoi les grandes entreprises se préparent à ce qu’une ou plusieurs parties de leur business se développent via une ou des plateforme(s) », constate le CIGREF (Club informatique des grandes entreprises françaises).

Une plateforme est une zone d’échange où les offres et les demandes se rencontrent sous une forme dématérialisée.  Reposant sur un modèle ouvert, elles gèrent et développent un écosystème, exploitent les effets de réseau et facilitent les évolutions.

Cet écosystème permet de fédérer les organisations (clients, partenaires, concurrents, communautés de toutes tailles) afin de créer de la valeur au-delà de l’entreprise. Plus il y a d’intervenants, plus l’écosystème est prospère. Elles créent donc un environnement contractuel, technologique et business favorable à la « multitude ».

Cette évolution est favorisée par le numérique. D’un côté, les nouvelles technologies ont changé la façon dont vos clients et vos partenaires interagissent les uns avec les autres, évoluent, consomment et perçoivent l’utilisation de la technologie elle-même...

D’un autre côté, ces mêmes outils numériques permettent à votre entreprise de mieux s’engager auprès de ses clients et d’offrir des expériences de qualité supérieure à des coûts abordables.

Mais « définir la stratégie de plateforme business revient à se poser la question de ce que l’entreprise souhaite/veut/doit proposer en plus à ses clients en s’appuyant sur les capacités de son écosystème (fournisseurs, clients, vendeurs, partenaires, etc.) », rappelle fort justement le CIGREF.

Les auteurs de ce rapport indiquent les trois piliers sur lesquels devrait reposer la conception et la mise en œuvre d’une plateforme business :

1Une infrastructure technique de type plateforme

Cela paraît incontournable ou tout au moins offrir un enabler technologique dans l’open data, les API et le logiciel libre. Cela permet de faire cohabiter le SI patrimonial et le nouveau SI de la plateforme business.

Pour s’interfacer rapidement avec une plateforme business existante ou alors pour participer au développement d’une nouvelle, la DSI est amenée à faire évoluer son architecture vers de la modularité, de la flexibilité, le tout de façon sécurisée. Tout type de technologie doit pouvoir être implémenté sur la plateforme IT.

Elle doit être « industrialisée » au niveau de la gestion des données et des opérations pour permettre la scalabilité rapide.

2Une plateforme data driven

Basée et axée sur les données, elle doit avoir sur les clients ou utilisateurs une information complète, cohérente, pertinente, consolidée en temps réel ainsi que sur les transactions.

« Cette plateforme doit offrir une qualité de service irréprochable en constante amélioration tout en assurant la confiance autour des données. La simplicité de l’interface utilisateur est clé : toute la complexité doit être gérée par la plateforme », signalent les auteurs de ce rapport.

3Une culture « techno et donnée »

La mise en place et la réussite d’une plateforme business nécessitent « des talents dans l’entreprise pour la mettre en œuvre avec les partenaires de l’écosystème, de façon judicieuse, pérenne et optimale. Cela implique d’acculturer les collaborateurs », insiste le CIGREF.

En conclusion, les entreprises ne doivent pas être les Kodak, Blockbuster, Sears et autres BlackBerry de la transformation numérique. Très connues, ces marques ont malheureusement été incapables de s’adapter…

Source : CIGREF