Des utilisateurs de l’internet chinois, fortement réglementé, ont réussi à contourner le pare-feu imposé par les autorités pour consulter des documents du New York Times sur la répression des musulmans ouïghours dans la région du Xinjiang. Pour cela, ils auraient utilisé un réseau VPN. Le site du New York Time est interdit en Chine. Les documents que le journal a révélés l’emprisonnement de familles entières de cette communauté minoritaire chinoise dans des camps de détention, le gouvernement les qualifiant d’extrémistes religieux. La répression des ouïghours a été la plus forte sous la présidence de Xi Jingping. Néanmoins, la Chine a toujours nié toute violation des droits de l’homme à leurs égards et accuse le journal américain de discréditer sa politique de lutte antiterroriste.

Certains internautes chinois ont réagi aux documents explosifs révélés par le New York Times. Ils ont surtout rendu hommage à un responsable de la région de Xinjiang, du nom de Wang Youngzhi, qui a refusé de suivre les directives de Pékin. Il aurait ordonné la libération de plus de 7000 prisonniers. Des utilisateurs n’hésitent pas à le comparer à Oskar Schindler, un homme d’affaires de l’époque de l’Allemagne nazie qui a protégé des travailleurs juifs. La plupart des réactions ont été publiées sur le réseau social chinois Weibo. Bien entendu, ce dernier a interdit à ses membres de parler de Wang Youngzhi. Dans tous les cas, cette marque d’empathie envers ce responsable montre l’ampleur de la dissidence au sein de la société chinoise où l’oppression règne. Pour sa part, le New York Times pense que la diffusion de ces documents empêcherait dans une certaine mesure les responsables du parti communiste chinois de décider des détentions massives de personnes d’origine ouïghoure.

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