Avec une croissance d’environ +1,6 %, le marché français des logiciels et services liés aux projets numériques dans le secteur public devrait avoisiner les 8 milliards d’euros d’ici 2020. L’informatique publique s’oriente progressivement vers des solutions innovantes et plus souples selon MARKESS by exægis.

L’État passe la vitesse supérieure. Et cette évolution est inscrite dans « Tech.gouv », le programme d’accélération de la numérisation du service public officialisé en avril dernier.

La feuille de route porte sur la création et/ou le déploiement, sur la période 2019-2021, de 35 actions et projets. Mais l’État n’a pas attendu ce programme pour faire évoluer son IT.

« La dématérialisation des services publics est en cours depuis une dizaine d’années, mais s’accélère depuis 3 ans », selon Gery de Francqueville, en charge du secteur Public en France, chez Rohde & Schwarz Cybersecurity.

Ainsi, dans le cadre du Plan de transformation numérique, la commande publique se dématérialise. Depuis le 1er octobre, les procédures d’achats à partir de 25 000 € HT ne peuvent plus se faire sur papier.

De façon plus globale, la transition numérique des ministères et des opérateurs de l’État mobilise de plus en plus des solutions technologiques. Selon MARKESS by exægis, les besoins sont très variés : numérisation des procédures, services aux usagers, mise en valeur de leur patrimoine de données, évolution vers des organisations plus collaboratives et mobiles.

Top besoins Etat

Simplifier le parcours des usagers au sein des différentes administrations est l’un des objectifs prioritaires. Cette ambition passe en partie par le canal numérique (par exemple, France Connect ou oups.gouv.fr pour signaler des erreurs) et devrait se concrétiser par une modernisation des interfaces de dialogue avec l’usager.

Autre évolution : le recours aux API censées favoriser les échanges de données entre administrations. C’est le cas de l’APIEntreprises. Depuis un an, 31 millions de données ou pièces justificatives (5,5 millions en 2016, soit +460 % en moins de 3 ans) ont été traitées sans avoir été saisies comme cela se faisait auparavant.

Parmi les technologies investiguées, l’intelligence artificielle (IA) et ses apports sont à l’étude. 43 % des décideurs d’administration centrale interrogés dans le cadre de cette étude pensent optimiser (avec l’aide de l’IA) les réponses données à leurs usagers lors de la réception de demandes en masse.

Les solutions de chatbots sont tout particulièrement regardées, notamment parmi certaines administrations précurseurs comme l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) ou la DILA (Direction de l'information légale et administrative). Mais c’est aussi le cas pour les start-up qui veulent être aidées dans leurs démarches administratives.

En mars 2019, la région d’Île-de-France a lancé le chatbot NOA pour « Nous Orienter dans l’Administration ».  Mais au-delà de la gestion du front-office de la relation usager, les décideurs interrogés se concentrent également sur l’optimisation des traitements des demandes usagers en interne.

Leur priorité est de renforcer la collaboration (pour 40 % d’entre eux) et de mieux partager les données entre les différents métiers (37 %). En regard de ces besoins, 41 % de ces décideurs se prononcent en faveur de solutions de gestion de la relation usager (GRU), dérivées du CRM (Customer relationship Management).

Evolution marché logiciels Etat

L’expérience agents n’est pas en reste. Dans ce domaine, 77 % des décideurs interrogés ambitionnent de mettre en place une collaboration transversale interservices et le travail à distance.

Comme le secteur privé, l’État et les administrations commencent à migrer progressivement vers le cloud (SaaS, PaaS, IaaS).

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Si le recours au modèle SaaS a toujours connu une avance importante, il faut noter une croissance plus soutenue de la demande en solutions IaaS depuis 2 ans.

Après l’échec du « cloud souverain » (même si un projet doit être proposé par OVH et Dassault Systèmes), l’État a assoupli en décembre 2018 sa stratégie en matière d’informatique en nuages. Trois niveaux de sécurité ont été définis en fonction de la sensibilité des applications concernées.

Source : Markess