Les récentes collisions impliquant des véhicules autonomes Uber et Tesla sont vous semer le doute dans l’esprit des consommateurs. Pourtant ces voitures pourraient bien réduire très sensiblement le nombre des accidents de la circulation.

L’erreur humaine est à l’origine de 94 % des accidents de la circulation aux Etats-Unis et de 75 % en Grande-Bretagne. La configuration du réseau routier, principalement composé de petites routes de campagne où deux véhicules peuvent difficilement se croiser, explique en partie le différentiel entre ces deux pays.

Face à cette réalité, des chercheurs des universités de Tianjin et Chang'an ont évalué le « risque socialement acceptable » des véhicules autonomes (SDV pour self-driving vehicle) ? L’usage de ces véhicules affichant potentiellement la capacité de réduire considérablement les accident de la circulation.

C’est une donnée importante, car de nombreuses expériences ont démontré que, malgré le confort que peuvent apporter l’automatisation et la robotisation – par exemple de pouvoir regarder un film, lire, se connecter à Internet, ou dormir par exemple dans la cas des SDV -, un individu augmente sa demande de sécurité lorsque cette sécurité est confiée à un facteur externe.

Dans le cas des véhicule traditionnellement conduits pas un humain (HDV pour human-driven vehicle), le risque mortel dans le trafic global est estimé à 17,4 pour 100.000. C’est 350 fois plus élevé que la fréquence acceptée par la moitié des répondants pour les HDV.

Cela se traduit par une personne sur deux qui s'attend à ce que les véhicules autonomes améliorent la sécurité avec une magnitude double par rapport au risque actuel du trafic. Soit plus concrètement d’être en mesure de réduire de 75 %  à 80 % le nombre de victimes de la route. Ou une amélioration au centuple par rapport aux risques du trafic actuel, du même ordre de grandeur que le risque accepté pour les transports publics.

L’étude, une première sur cette question de la perception de la sécurité des véhicules autonomes, est importante pour l’industrie. D’abord par ce quelle devrait permettre aux autorités comme aux constructeurs automobiles de SDV de définir des exigences de sécurité claires et satisfaisantes pour les consommateurs en matière sur sécurité.

Mais aussi parce qu’une réduction du risque à 0 est quasiment impossible, surtout qu’en plus des risques routiers, l’automobile autonome y ajoute des risques informatiques. Confronté aux dangers de la conduite autonome, le public n'acceptera pas cette nouvelle technologie à moins qu'elle ne soit plus sûre, environ quatre à cinq fois plus sûre que les véhicules à conduite humaine.

Une marge d’erreur qui finalement, compte-tenu des technologies déployées, devrait être acceptable pour l’industrie automobile, sachant cependant que le maximum de la sécurité ne sera atteint que lorsque des véhicules autonomes en circulation ne seront confrontés qu’à d’autres véhicules autonomes !

Source : SRA (Society for Risk Analysis)

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