Le e-commerce sur les biens techniques connait-il ses premières limites ? C’est ce que constate l’étude de GFK menée en Europe. L'Allemagne montre notamment les premiers signes de plafonnement quant au poids de cette activité. Les retailers doivent plus que jamais optimiser leur supply chain et maitriser l’omnicanalité.

Au premier semestre 2019, un quart du chiffre d’affaires Biens techniques mondial (hors Amérique du Nord) a été réalisé en ligne. Ces ventes atteint 80 milliards d'euros sur la période janvier-juin 2019.

En Europe de l'Ouest, les distributeurs ont également vu le poids du e-commerce augmenter régulièrement, passant de 20 % en 2016 à 26 %, soit un marché de 23 milliards d'euros.

Mais, les ventes en ligne de biens techniques commencent à montrer des signes de plafonnement. En Allemagne par exemple, son poids est resté stable entre 22 % et 23 % au cours des quatre dernières années.

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Ce constat n’est pas propre à l’Europe. La croissance du commerce électronique chinois atteint également un palier. La part du e-commerce a atteint un nouveau record de 36 % du chiffre d'affaires, mais il y a un ralentissement de la croissance.

Cependant, dans son « eCommerce report 2019 », Statista Digital Market Outlook estime que la Chine restera le plus grand marché jusqu'en 2023. Le marché chinois a représenté 633,9 milliards de dollars US en 2018. Il devrait croître à un Taux de croissance annuel composé – TCAC - (ou  Compound Annual Growth Rate-CAGR) de 11,6 % jusqu'en 2023, ce qui se traduira par des revenus de 1 094,5 milliards de dollars.

Les retailers sont sous pression, d’autant que les consommateurs veulent disposer de leurs achats le plus vite possible. Une étude publiée par Alix Partners en mars 2018 a révélé que le temps d'attente pour une livraison gratuite est passé de 5,5 jours en 2012 à 4,5 jours en moyenne.

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Des programmes comme Amazon Prime ont fait de l'expédition en deux jours la norme, donc réduire le temps d'expédition est vital pour toute entreprise de commerce électronique et les retailers.

Ces derniers doivent donc optimiser leur supply chain afin de proposer le bon assortiment de produits disponible 24h/24 et 7j/7.  C’est indispensable, car par exemple, les Millennials veulent acheter les produits dès qu'ils les découvrent sur Instagram et Snapchat.

Résultat, le marché mondial de la logistique du commerce électronique devrait afficher un TCAC de près de 11 % sur la période 2019-2023, selon la dernière étude de marché de Technavio.

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Selon les études Consommateurs de GfK, un client sur trois choisit en effet son distributeur en fonction de la disponibilité de l'assortiment approprié. C’est le second critère de choix après le prix. « Sur ce point, les distributeurs en ligne ont un avantage de taille. Les données GfK montrent que l'assortiment moyen des boutiques en ligne est 2,5 fois supérieur à celui des distributeurs traditionnels », précise GFK.

Pour Norbert Herzog, expert GfK de l’univers Distribution, « l'approche omnicanale est idéale car elle offre le meilleur des deux mondes. Cela permet aux distributeurs de diriger les consommateurs vers son canal Internet si un produit n'est pas disponible en magasin. De leur côté, les points de vente physiques aident les consommateurs dans leur décision d’achat. En effet, selon notre étude GfK FutureBuy, 62 % des consommateurs interrogés en 2018 estiment qu'il y a trop de choix, soit 8 points de plus qu'en 2015. Ainsi, lorsqu'ils n’arrivent pas facilement à choisir en ligne, avoir la possibilité de voir et d'acheter en magasin est un réel avantage. »

L’omnicanalité est plus que jamais la norme pour augmenter ses ventes. Au cours des quatre dernières années, les ventes de biens techniques des distributeurs omnicanaux (physique et online) ont augmenté de plus de +60 % quand les ventes des pure-players ont affiché +25 %.

Source : GFK.com