Déjà que l’Europe est bien mal traitée côté tarifs par certains fabricants américains, avec le Brexit, les clients britanniques de l’iPhone 7 font figure de victimes collatérales… anticipées !

La séparation entre l’Europe et la Grande-Bretagne n’a pas encore été négociée que certains fabricants ont déjà commencé à pratiquer des différences tarifaires sensibles entre la terre britannique et le vieux continent, au prétexte du Brexit, ou tout du moins de l’anticipation de son application !

Apple a mis en application cette pratique avec l’iPhone 7. Le modèle le moins cher, l’iPhone 7 avec 32 Go, est annoncé à 599 livres. Apple pratiquait jusqu’à présent l’égalité des tarifs lors d’un changement de version, l’iPhone 6 était à 539 livres... La différence est de 60 livres, soit 11 % d’augmentation. Même chose pour l’iPhone 7 Plus, proposé à 719 livres, la version iPhone 6S Plus 32 Go était à 619 livres, soit 100 livres de différence ou 16 % !

Le catalogue Apple à la loupe

Il n’y a pas que l‘iPhone qui subit des augmentations tarifaires dont on peut se demander si elles sont justifiées ? Apple a annoncé que de nombreux produits devraient subir des hausses, l’origine provenant, dixit le fabricant, du désordre monétaire lié au Brexit ! L’iPad Pro 9,7 pouces, par exemple, passe de 499 à 549 livres.

Cette pratique d’ajustement monétaire vient heurter de plein fouet les arguments des défenseurs du Brexit, qui au contraire affirmaient que l’indépendance retrouvée des îles Britanniques réduirait la pression financière et monétaire. Les partisans du Brexit n’étaient pas à un mensonge près, les Britanniques en ont une nouvelle preuve…

Les pratiques des fabricants pèsent sur le consommateur européen

Cette affaire soulève une autre interrogation, celle des pratiques de certains fabricants qui commercialisent leurs produits en Europe. Apple aujourd’hui, ou encore un Sony sur ses consoles de jeu, des fabricants de serveurs, etc., sont concernés. Ils pratiquent l’égalité entre leurs tarifs des deux côtés de l’Atlantique, 1 euro pour 1 dollar, donc sans tenir compte du taux de change. Et ils empochent ainsi le différentiel. C’est le client européen qui est perdant sur son territoire, sauf à aller faire ses achats aux États-Unis...

C’est particulièrement sensible sur les prix hors taxes, car pour les particuliers il faut rappeler que les prix aux États-Unis sont souvent exprimés hors taxes, même dans les boutiques. Une pratique qui tend à disparaître, dans la grande distribution par exemple.

Si l’on prend l’iPhone 7 plus 256 Go, il est proposé à 1129 euros en France. En Grande-Bretagne, son prix (augmenté de 100 livres par rapport à l‘iPhone 6S Plus 256 Go) est de 910 livres, soit environ 1090 euros. Certes, le différentiel est minime, mais on se dit qu’il ne s’agit pas seulement d’un arrondi. Pour certains fabricants, la vieille Europe est la vache à lait de l’Amérique !

À moins que les différentiels de change favorables à Apple et les hausses de prix soient liés à une provision sur les charges d’impôts qu’anticipe Apple. Suite à l’indemnité imposée à l’Irlande contre Apple pour ses pratiques fiscales, plusieurs pays européens s’apprêteraient à lancer des procédures fiscales contre Apple.

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