L’institution financière crée la surprise en émettant une obligation sur une blockchain privée, une première, construite sur le réseau Ethereum, puis vérifiée par Microsoft pour son architecture, sa sécurité et sa résilience.

La Banque mondiale s’est associée à la Commonwealth Bank of Australia (CBA) qu’elle a mandatée pour créer une ‘Kangaroo bond’, une émission obligataire aussi appelée ‘Matilda bond’ émise par une société non australienne pour le marché australien, donc soumise à la réglementation australienne en matière de valeurs mobilières.

Il s'agit, selon CBA, de la première obligation à être créée, attribuée, transférée et gérée globalement à l'aide de la blockchain. Et c’est certainement le plus gros projet en cours, en particulier avec le volume d’argent qu’il va représenter. C’est également un signe de pérennité donné par la Banque mondiale à la blockchain, qui peut être considérée désormais comme une technologie durable.

Les obligations et la blockchain

Pourquoi choisir la technologie de la blockchain, alors que les expériences menées sur cette dernière dans les milieux financiers restent encore marginales ? Les experts de la CBA ont répondu en rappelant les conditions de fonctionnement des marchés de la dette.

A savoir qu’ils comprennent de nombreux intermédiaires et agents ayant des rôles et des processus de levée de capitaux et de négociation de titres qui s’entrecroisent. Et que la blockchain a le potentiel de rationaliser ces processus, d’améliorer l’efficacité opérationnelle et d’améliorer la surveillance réglementaire.

Bond-i

Nommée Blockchain Offered New Debt Instrument, ou encore Bond-i, l’obligation a également été développée avec le soutien de la communauté australienne des investisseurs.

Bénéficiant de la caution de la Banque mondiale, Bond-i a pour objectif de réduire la pauvreté et de promouvoir le développement durable, domaines auxquels la Banque mondiale consacre chaque année entre 50 et 60 milliards de dollars en obligations.

Une question de compétences

L’annonce de la création d’une plateforme de blockchain pour l’émission d’obligations avait été faite en décembre dernier. Mais elle était passée quasi inaperçue, ce qui démontre qu’au moment où l’accès à l’information devient presque instantané, sa transmission et surtout sa qualification demeurent aléatoires…

La Commonwealth Bank of Australia est également présentée comme l’une des organisations financières les plus avancées sur la blockchain. Elle affirme avoir mené 24 PoC sur la blockchain ! Ce qui explique le partenariat avec la Banque mondiale, qui avec cette expérience va acquérir les connaissances qui lui manquent sur la technologie blockchain émergente.

Microsoft a également apporté sa contribution au projet en assurant un examen indépendant de l'architecture, de la sécurité et de la résilience de la plate-forme blockchain CBA.

Une plateforme révolutionnaire

Bond-i fait donc figure à la fois de plateforme révolutionnaire de facilitation entre les ‘clients’ de l’obligation, mais également de test d’innovation à l’échelle mondiale sur la technologie blockchain. Ce qui répond aux objectifs de la Banque mondiale d’aider les pays à se tourner vers des économies durables axées sur la technologie. Tout en explorant les avantages des technologies de rupture, telles que la blockchain, pour accélérer les progrès vers les objectifs de développement durable.

Source : CommBank

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