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Les tensions du recrutement dans les métiers de la tech font du salaire la pierre angulaire pour attirer les meilleurs profils et les garder. Dans ce domaine, la France se classe plutôt en retrait, mais ses atouts ne résident pas tous dans le niveau de salaire.

La startup montpelliéraine Codingame publie son rapport 2020 sur le métier de développeur, après avoir interrogé plus de 20 000 « passionnés du code » dans 120 pays à travers le monde. La plateforme de recrutement de développeurs regroupe déjà une communauté de plus de 1,7 million de développeurs répartis sur 175 pays et compte plus de 500 clients internationaux.

Pour la troisième année consécutive, Codingame braque le projecteur sur un métier en tension : les développeurs. Avec la montée en puissance du web, du big data, des applications mobiles et des jeux, de l’IA, etc., les entreprises doivent s’appuyer sur les développeurs pour atteindre leurs objectifs de transformation numérique et mettre en place les outils applicatifs dont elles ont besoin. Selon les mots de Frank Gens, senior vice president et chief analyst chez IDC « les logiciels mangent peut-être le monde, mais les développeurs de logiciels le dirigeront ».

« Aujourd’hui en position de force pour négocier leur rémunération sur un marché qui leur est favorable, les développeurs sont de plus en plus difficiles à convaincre. Cette tension des métiers tech fait du salaire la pierre angulaire pour attirer les meilleurs profils et les garder », affirme le rapport de Codingame. En clair, les entreprises, ayant de plus en plus de mal à trouver les talents du code dont elles ont besoin, doivent proposer des salaires attractifs.

La France dans le peloton de tête, mais loin derrière

Sans surprise, c’est aux États-Unis que les développeurs sont les mieux payés avec un salaire brut annuel moyen de 88 046 €. Le pays de la Silicon Valley devrait conserver cette position dans les années à venir, car « les startups technologiques continuent à s’y développer avec des salaires toujours plus élevés et les GAFA ont des politiques salariales très attrayantes qui font monter la moyenne », observe le rapport.

L’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada suivent avec des niveaux de rémunération, toujours en brut annuel, de respectivement 56 121 €, 54 581 € et 52 838 €. La France vient loin derrière avec un salaire moyen de 43 490, soit plus de la moitié moins que les salaires états-uniens. Dommage que l’enquête ne s’aventure pas à analyser les raisons de cette différence de salaires. Peut-être pour ne pas rentrer dans le sempiternel débat sur les freins structurels dont souffre la France, comme les effets lissants, c’est le moins qu’on puisse dire, du salaire minimum sur les emplois qualifiés.

Des salaires plus bas, mais des atouts indéniables

Cependant, la France dispose d’atouts concurrentiels indéniables et plutôt rassurants pour endiguer la fuite des cerveaux. Aux États-Unis, par exemple, le pouvoir d’achat est fortement corrélé aux coûts exorbitants des soins de santé, contrairement à la France. De plus, les développeurs n’échappent pas à la tendance générale qui considère que le bien-être au travail et la qualité de vie ne sont pas toujours fonction du niveau de rémunération. Et le rapport de citer l’exemple de l’exode des développeurs qui quittent Paris, malgré des salaires plus importants, pour une meilleure qualité de vie, quitte à gagner moins.

Une autre tendance, qui peut être corrélée à l’exode des développeurs vers la campagne est l’augmentation du travail à distance et en freelance, qui sont de plus en plus populaire auprès des développeurs. « Une tendance qui contribue à modifier le périmètre de leur rémunération », explique le rapport, mais qu’importe, la soif de flexibilité est plus forte.

Sources : Codingame