Le Club Green IT,  qui regroupe les experts du Green IT en entreprise, a « une vision beaucoup plus nuancée du sujet » que celle que nous avons exposée dans notre précédant article. C’est pourquoi nous ouvrons un droit de réponse à Frédéric Bordage pour le Club Green IT, et nous félicitons de constater que nos entreprises sont plus sensibles à ce sujet que ce que nous avait laissé croire l’étude de l’Alliance Green IT évoquée dans notre premier article.

Nous avons lu avec attention l'article de Yves Grandmontagne intitulé « Pas de Green IT durable dans les entreprises ».  Les résultats nous étonnent. Au sein du Club Green IT (https://club.greenit.fr/) qui regroupe les experts du sujet en entreprise - responsables Green IT, RSE de DSI, RSE d'ESN, etc. - nous avons une vision beaucoup plus nuancée du sujet que celle présentée dans votre article.

Vous citez en référence un extrait du baromètre de l'Alliance Green IT (association de fournisseurs) et anglez votre article sur les déchets électroniques pour affirmer, dans votre titre, que les entreprises ne mettent pas en place de politique Green IT. Si le sujet est en effet passé de mode chez les fournisseurs des entreprises utilisatrices, il n'y a jamais eu autant d'entreprises utilisatrices qui mettent en oeuvre des actions concrètes. On en parle moins, mais on en fait plus.

Depuis 6 à 12 mois, sur le terrain, nous constatons même un très fort regain d'intérêt pour le sujet ! Des ONG comme le WWF préparent des études avec les grandes entreprises françaises, d'autres acteurs proposent aux pouvoirs publics des actions à mettre en oeuvre (voir le livre blanc « Numérique et environnement »), etc.

Sur les DEEE

Sur le sujet des DEEE, nos membres atteignent des taux de réemploi très élevés, de l'ordre de 70 % du parc laptop/desktop avec une durée de vie totale dépassant souvent 10 ans. Ils sont par ailleurs pour la plupart fins connaisseurs du sujet DEEE. Souvent même meilleurs connaisseurs que leurs fournisseurs... Il n'y a quasiment plus aucun grand compte qui ne gère pas correctement son flux réemploi et son flux DEEE.

Nous nous étonnons donc des résultats cités dans votre article. Ces résultats sont certainement dus au profil des personnes interrogées lors de cette étude quantitative : il est souvent difficile voire impossible d'identifier du premier coup les différentes personnes en charge des différents sujets du Green IT au sein d'une organisation lorsqu'il n'existe pas de responsable green IT. Beaucoup de répondants sont donc certainement référents sur un des nombreux sujets du Green IT mais ignorent qu'une personne se charge des DEEE (souvent les moyens généraux) au sein de leur organisation.

A notre avis, sur un sujet comme le green IT, il faut se méfier des études purement quantitatives basées sur un questionnaire répondu en ligne par le tout venant sans assistance pour répondre aux questions.

Benchmark Numérique Responsable

Le Club Green IT propose une étude qualitative sur la situation au sein des grandes organisations privées et publiques qui s'intéressent au sujet du numérique responsable. Vous trouverez la synthèse de la dernière édition ici. Comme vous pourrez le constater, les grandes entreprises qui s'en donnent les moyens sont matures sur le sujet et partagent bien volontiers la liste des bonnes pratiques à mettre en oeuvre en priorité, et bien plus encore. Les chiffres de nos études font référence et sont repris par l'Ademe.

WeGreenIT

Le WWF France mène actuellement une étude auprès des grandes entreprises françaises en se basant sur les outils du Club Green IT (qui font référence). Les résultats de cette opération baptisée WeGreenIT seront présentés début octobre 2018. Le profil des répondants montre que tous les secteurs d'activité se sentent concernés.

Conception responsable de service numérique

Enfin, de plus en plus d'entreprises de toutes tailles s'intéressent sérieusement à la conception responsable de leurs services numériques (http://collectif.greenit.fr/) car elles ont compris que c'est un facteur de différentiation. S'il y a deux sujets en vogue en ce moment au sein des entreprises qui s'intéresse à la rencontre entre numérique et environnement, c'est bien le réemploi et la conception responsable de services numériques.