La secrétaire d’Etat au Numérique, lors de la conférence de Paris dédiée à l'Open Data, s'est prononcée pour l'inscription dans le législatif de la gratuité des données publiques. Mais les entreprises préfèrent l'open innovation à l'Open Data.

L'intervention d'Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat au Numérique, lors de la Conférence de Paris sur l'Open Data et le Gouvernement Ouvert, a été des plus remarquée. Elle a demandé que « plusieurs principes soient réaffirmés et gravés dans le marbre législatif ». Concrètement, le gouvernement pourrait inscrire la gratuité des données publiques dans la loi.

Par la voie de sa secrétaire d'Etat, le gouvernement affiche donc un message clair : la donnée publique doit être ouverte par défaut, ce qui en contre-partie signifie que « toute fermeture soit explicitement expliquée, justifiée et réversible ». Quant au volet économique lié à aux données publiques, elles « ne sauraient faire l'objet de redevances que sur des motifs d'intérêt général. »

De l'Open Data à l'open innovation

Si l'on ne peut que se féliciter de la démarche de l'Etat vers l'ouverture des données publiques, celle des entreprises est beaucoup moins claire. Pour le premier, la coopération s'impose, tandis que pour les secondes, c'est la compétition. Dans ces conditions, il est difficile de les imaginer jouer la carte de la transparence.

En revanche, le secteur privé a une carte à jouer non pas dans l'Open Data, mais dans l'open innovation. C'est le message qu'elles ont cherché à laisser lors de cette conférence. Cette démarche renvoie vers la coopération dans l'innovation. Les données ouvertes deviennent alors le support de projets en fournissant des données qui vont alimenter le code des applications et technologies en développement. Une manière également d'intégrer les start-up dans l'écosystème des grandes entreprises IT.

La conférence s'est inscrite dans trois dimensions :

- La construction de la transparence et de la confiance démocratique, grâce au partage de données, à l'ouverture des processus de décision et à la construction d'une véritable culture de la redevabilité ;

- Les nouveaux pouvoirs d’agir des citoyens, par le partage ou la co-construction des ressources nécessaires à une plus grande autonomie, à une décision informée et à une citoyenneté active ;

- L'entrée des pratiques de gouvernement dans l'ère de la révolution numérique : stratégies fondées sur la donnée, administration comme plateforme, etc.