Une initiative data et analytique réussie nécessite un changement de culture et de mentalité par lequel les données et les analyses passent d’un rôle de soutien secondaire à un rôle fondamental. Pour ce faire, la création d’une culture de la donnée, le data lettrisme, et l’inclusion des employés sont indispensables.

Les données et l’analytique sont des atouts de plus en plus reconnus pour les organisations, ce qui signifie que tous les employés doivent être en mesure de comprendre et d’utiliser les informations pertinentes pour leur rôle, au moment où ils en ont besoin. « Dans une société numérique, les données sont aussi importantes que les moteurs classiques des affaires que sont “les personnes, les processus et la technologie”. L’information doit devenir comme une seconde langue », explique le Gartner dans un Livre blanc.

Une bonne stratégie données et analytique repose sur trois piliers : la qualité des données, la gouvernance et le data lettrisme (ou data literacy en anglais). « Une stratégie claire est essentielle au succès d’un investissement dans les données et l’analytique. Dans le cadre de la stratégie en matière de données, les dirigeants doivent réfléchir à la manière de garantir la qualité des données, la gouvernance des données et le data lettrisme dans leur organisation », expliquent les analystes du Gartner.

La formation et l’inclusion des employés dans le projet

Souvent, le succès d’une stratégie d’exploitation des données et de l’analytique dans les organisations achoppe sur le troisième pilier, le data lettrisme ou la formation et l’inclusion des employés dans le projet, dont l’importance s’avère au fil des enquêtes, soit négligée ou alors plus difficile à mettre en œuvre à cause des résistances internes (lire notre précédent article à ce sujet). Dans une enquête menée par Accenture en août 2019 seuls 32 % des chefs d’entreprise interrogés ont déclaré qu’ils étaient capables de créer une valeur mesurable à partir des données, tandis que seulement 27 % ont déclaré que leurs projets de données et d’analytique produisaient des informations exploitables.

« Le data lettrisme est le défi majeur pour la plupart des organisations. En 2020, 80 % des organisations mettront en œuvre des programmes de formation dans le domaine de la maîtrise des données, en reconnaissant leur carence extrême », expliquent les rédacteurs du Gartner.

Le défi n’est pas seulement dans le manque de compétences pour exploiter les données, mais aussi dans la compréhension de l’importance de cette exploitation dans les processus décisionnels de l’entreprise. Comme l’explique le Gartner : « le défi est que, dans la plupart des organisations, les employés ne comprennent pas l’importance de la manière dont les données et l’analytique soutiennent leur travail, et de même, les professionnels des données et de l’analytique peuvent ne pas avoir une compréhension suffisante du contexte commercial de leur travail ».

Une stratégie globale et inclusive est nécessaire

Le risque pour les décideurs est de penser que toutes les parties prenantes comprennent leur point de vue sur la question de savoir si les données sont une commodité, un outil ou un moteur. « La clé du succès est de partager explicitement le plan avec les parties prenantes », conseille le Gartner.

Les entreprises qui lancent des projets données et analytique se contentent souvent de former de petits groupes d’employés, alors que l’investissement doit concerner le plus grand nombre d’employés possible. C’est le prix à payer pour qu’ils s’approprient l’outil et deviennent autonomes. L’objectif est d’accompagner le changement vers un mode de prise de décision fondé sur les données. « Les entreprises reconnaissent de plus en plus que l’augmentation des capacités de l’ensemble de la main-d’œuvre — plutôt que d’une petite équipe de spécialistes des données — peut accroître considérablement les possibilités commerciales des données », constatent les analystes du Gartner.

Sources : diverses