Tribune : Avec l’Intelligence Artificielle, soit on embrasse la technologie, soit on se laisse distancer... Autrement dit, en particulier dans l’industrie, soit tu adoptes l’IA, soit tu meurs !
A en croire les analystes de Vanson Bourne, 80 % des entreprises américaines auraient déployé une forme d’IA (Intelligence Artificielle). Un chiffre qui ne concernerait que les entreprises américaines qui ont réalisé un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions de dollars...
L’IA est un double phénomène. Technologique tout d’abord, avec en particulier le machine learning, le deep learning et l’exploitation des données. Médiatique également, l’IA fait le buzz et nous même y participons. Cependant, la prudence est de mise concernant la réalité de la vague de l’IA qui nous submerge…
Ainsi, selon une étude de Gartner, seuls 4 % des CIO (DSI) dans le monde auraient mis en œuvre l’IA. Et 46 % d’entre eux prévoiraient de le faire…
Faut-il se lancer dans l’IA ?
Nombre d’observateurs se posent la question « Faut-il se lancer dans l’IA ? ». Leur interrogation est dictée par deux visions : celle d’une science-fiction critique, qui depuis le Metropolis de Fritz Lang en 1927 décrit la déshumanisation du futur au profit des robots. Celle ensuite portée par une étude tristement célèbre de l’université de Oxford, en 2013, qui a estimé que 47 % des emplois aux Etats-unis pourraient être automatisés dès 2018.
Aujourd’hui, la question se pose différemment. D’abord des voix divergentes s’expriment. KPMG par exemple estime que l’IA peut créer 5 millions d’emplois aux Etats-Unis. Dans un avenir prévisible, l’IA nécessitera une surveillance humaine, de sorte que les emplois dans les usines peuvent changer, mais ne disparaîtront pas…
De même, rester compétitif suppose que la plupart des entreprises investiront les bénéfices tirés de l’IA dans l’engagement client et dans l’élargissement de leur base, créant ainsi des emplois plus qualifiés. Ces emplois seront axés sur la pose des bonnes questions et l'identification des grands problèmes. Et puis, plus de données à venir nécessiteront plus de cerveaux humains pour comprendre comment les utiliser...
Tu l’adoptes ou tu meurs !
La problématique éthique de l’IA doit-elle céder la place aux contraintes de la concurrence ? Il semble bien difficile de répondre négativement à cette question. L’entreprise est à la recherche d’une forme d’omniscience concernant les équipements, les employés, les fournisseurs et les clients. Et cela, il n’y a probablement que l'IA qui peut le fournir...
L’autre problématique est de s’interroger sur la capacité de l’entreprise, de sa DSI, ds métiers et de toutes ces équipes pour construire et maîtriser l’IA. Maîtriser est ici pris dans sa double acception de contrôle et d’usage. Car ce qui pend au nez de beaucoup d’entreprises qui déploiement l’IA c’est la perte de contrôle sur des technologies pour lesquelles le manque de compétences est dramatique.
Que l’on se rassure, la plupart des tests et PoCs déployés reposent sur des technologies et des algorithmes open source communs et connus depuis longtemps. C’est l’aventure de la création ‘from scratch’ qui risque de révéler plus problématique...
Donc, pour résumer, nous n’avons que peu de choix, sauf celui d’adopter l’IA, sous contrôle, au risque pour l’entreprise de mourir faute de posséder les armes qui feront demain. Vous devrez le faire. Vous ne serez pas pertinent si vous ne le faites pas. Et vous risqueriez de mettre votre entreprise en danger...
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