La loi européenne sur l'intelligence artificielle, premier cadre juridique complet au monde pour l'IA, arrive dans les dernières étapes des négociations en vue de son adoption.
Mais, la France, tout comme d'autres économies européennes, fait face à un manque de confiance dû au faible niveau de connaissances et de confiance du public en ce qui concerne l'Intelligence Artificielle (IA), ce qui risque de manquer des opportunités.
De leur côté, la Chine et l'Inde sont en train de réaliser le potentiel de l’IA en tant que force positive dans des domaines tels que les soins de santé, la sécurité alimentaire et le développement durable.
Utilisation éthique
Ce sont les conclusions de l’étude menée par BSI auprès de 10 000 personnes interrogées dans neuf pays sur la confiance en l'IA. La France reste à la traîne, face aux Early Adopters identifiés comme la Chine et l’Inde.Seulement 26 % des personnes interrogées dans l’hexagone indiquent avoir recours à l'IA dans leur travail au quotidien, et seulement 39 % prévoient qu'elle fera partie de leurs missions d'ici à 2030.
Près de la moitié des participants français expriment le souhait de voir des directives internationales mises en place pour assurer une utilisation sécurisée de l'IA. Cela souligne l'importance des mécanismes de contrôle visant à garantir une utilisation éthique et sûre de l'IA, tout en favorisant la confiance.
La démocratisation de l'utilisation de l'IA en France reste donc un processus complexe, car la confiance en cette technologie est globalement faible. Par exemple, seuls 22 % des Français ont davantage confiance en l'IA qu'en les êtres humains pour détecter des problèmes de contamination alimentaire (chiffre qui atteint 38 % pour les Chinois).
L’Europe à la traine
68 % estiment que les patients devraient être informés lorsqu'on recourt à des outils d'IA dans le cadre de diagnostics ou de traitements médicaux. Seulement 50 % pensent cependant que les consommateurs vulnérables ont besoin de mesures de protection en matière d'IA, tandis que 73 % des Indiens soutiennent cette idée.De plus, bien que de nombreuses personnes utilisent actuellement des technologies d'IA (par exemple, 57 % utilisent la reconnaissance faciale pour des se connecter à leur application bancaire), seuls 27 % des Français reconnaissent que ces technologies ont recours à l'IA (chiffre qui monte à 66 % pour les Chinois).
Cette étude révèle un fossé culturel au niveau mondial dans l'adoption des technologies. Dans les autres pays, plus de la moitié (52 %) se montrent enthousiastes quant à la manière dont l'IA peut être bénéfique en améliorant la précision des diagnostics médicaux, tandis que près de la moitié (49 %) accueillent favorablement l'apport de la technologie dans la réduction du gaspillage alimentaire.
Au final, l'Europe est à la traîne, avec la France à 26 % (taux d'utilisation quotidienne de l'IA), les Pays-Bas à 30 %, le Royaume-Uni à 29 % et l'Allemagne à 33 %. Seul le Japon affiche le taux d'adoption le plus bas de tous, avec seulement 15 %.
À l'inverse, la Chine affiche un taux d'utilisation quotidienne de l'IA de 70 %, tandis que l'Inde suit de près avec 64 %. De plus, ces pays ont de grandes attentes pour l'avenir :
86 % et 89 % respectivement prévoient une intégration généralisée de l'IA dans leur marché d'ici à 2030.