Damien Alexandre nous livre une première proposition de 12 conseils pratiques pour contribuer à sécuriser des chantiers digitaux, du point de vue d'un directeur en systèmes d'information en charge d'implémenter la refonte digitale des métiers de l'entreprise. Membre de nos Influenceurs IT Social, Damien Alexandre a orchestré des programmes de transformations digitales dans le luxe et la finance, ces 7 dernières années, sur des périmètres internationaux. Les mises en oeuvre qu'il a pilotées vont d'un site de e-commerce pour une grande marque de luxe (USA et France), à une application de CRM globale (automatisation des forces de ventes et campagnes marketing, pour l'Asie et l'Europe), en passant par des applications mobiles adaptables à tous types de terminaux, de la dématérialisation de souscription de contrat d'assurance avec signature électronique sur tablette tactile, des Gestions Electroniques de Documents avec workflows pour automatiser le fonctionnement des calls centers, des applications peu couteuses de cross selling et de conseil à la ventre ayant dopé de 15% le chiffre d affaires des boutiques.

12 conseils et bonnes pratiques

Il nous propose aujourd'hui 12 conseils pratiques pour contribuer à sécuriser des chantiers digitaux. Ces bonnes pratiques, il les a appliquées récemment dans ses entreprises et pour leurs marques . Elles restent bien sûr à adapter et revisiter pour d'autres contextes. Des conseils complémentaires pourront s'ajouter, en fonction de la résonance de cette première douzaine de retours d'expériences. Voici cette liste de 12 réflexions orientées actions, présentées dans un ordre non hiérarchisé : 1) Orienter tous les contributeurs de la transformation selon la vision stratégique digitale de l'entreprise, et selon les nouveaux processus métiers considérés de bout en bout. 2) Profiter de la dynamique digitale pour mettre en place un nouveau souffle de collaboration, plus transverse, atténuant les frontières entre MOA, métiers, DSI applications, DSI technique. Constituer des équipes projets en "features teams" les moins adhérentes possibles aux activités de maintenance ou aux autres projets. Mettre en place le DEVOPS au sein de la DSI, c'est à dire l'agilité en interne de la maitrise d'oeuvre. 3) Partager aux collaborateurs que le digital n'est pas que l'affaire des équipes de front office, mais qu'il s'appuie aussi et tout autant sur des équipes marketing et IT autour des référentiels clients, des experts en processus de call centers, des équipes IT en charge des SI coeurs de métier, des experts IT sur les nouvelles solutions et les nouvelles briques d'intermédiation, etc. 4) Se focaliser sur la "User Experience", ou UX, des applications front office exposées aux forces de vente, aux clients et prospects. S'appuyer notamment sur une phase de "Friends & Family" déployant progressivement les applications mobiles et web à des populations de plus en plus larges. 5) Délivrer plus vite, plus souvent, réduire le time to market, construire par incréments, démontrer en rendant tangible, concevoir des solutions concrètes, utiles et utilisées, mettre en oeuvre des "sprints". 6) Mettre en oeuvre des "Proof Of Value" ou POV : plutôt que des études de faisabilité théoriques des solutions possibles, les POV sont à la fois des "Proof Of Concept" ou POC, pour vérifier la faisabilité technique, mais aussi des vérifications très en amont de l'apport métier de la solution. 7) Innover et se donner le droit à l'erreur, avec l'accord du sponsor de la Direction Générale. Instaurer la confiance et la célébration des succès. 8) Se doter de nouvelles compétences IT, de nouvelles briques IT : moteur de search interne (Search Based Application) pour découpler le front office et le back office, moteur et appliance de big data, services web réutilisables pour supporter le cross canal, moteur de e-commerce industriel, solution de CMS éprouvée, etc. Mettre en place la gouvernance transverse métiers MOA MOE des composants de solutions réutilisées. 9) Donner plus de responsabilités aux développeurs dans un rôle de créateurs opérationnels de valeur. Promouvoir le "Software craftmanship", qui permet aussi d'accroitre la maintenabilité des solutions et donc de réduire leur TCO. 10) Se doter d'un coach agile, externe ou dès que possible interne, pour guider l'équipe projet transverse dans la démarche de définition et d'implémentation itérative des "users stories" par valeur métiers décroissantes. Ce coach peut aussi aider le "Product Owner" et le "scrum master" vis à vis des besoins d'arbitrages et de changements de priorité. 11) Maitriser les environnements techniques et de données de base nécessaires aux mises en place fréquentes de nouveaux services. Les niveaux de configuration et de paramètrage de chaque environnement doivent être identifiés, référencés, maitrisés, et connus par chacun des experts contributeurs. Il s'agit en fait d'appliquer une bonne pratique ITIL autour du processus de gestion de configuration. Cela permet alors de maitriser les environnements du bac à sable jusqu'à la production, en passant par les tests, la formation et la pré-production. 12) Sécuriser les phases de tests des solutions, au vu des nombres d'utilisateurs impactés (internautes) et des enjeux sur les forces de vente (notamment réseaux de distribution non propriétaires). Pour cela, couvrir les différentes configurations de systèmes d'exploitation, de navigateurs, de périphériques physiques (mobiles, smartphones, tablettes, PC), de langues supportées. Se doter d'un laboratoire interne de test de ces différentes configurations représentatives. Mettre en place des tests automatisés de non régression. Une autre salve de bonnes pratiques peut être partagée à la demande ! En avant toute sur les chantiers digitaux !