Pour faire face aux dépenses inutiles dans le multicloud, les organisations doivent garder un contrôle opérationnel sur leur IT, en unifiant l’administration et la surveillance et en normalisant les processus qui permettent la gouvernance et l’optimisation des coûts.

D’après une étude du Gartner, datant de mai 2019, la plupart des organisations adoptent une stratégie multicloud pour éviter d’être verrouillées avec un fournisseur, tirer parti des meilleures solutions et réduire les coûts. Une approche qui permet en outre de choisir les solutions et les architectures les plus adaptées à ses besoins. En effet, la flexibilité de la
« consommation » des services apportée par le cloud allège et accélère les anciens processus d’approbation préalable, utilisés pour les centres de données sur site ou les contrats d’externalisation.

Mais en adoptant ce mode de consommation, les entreprises s’exposent à une inflation des coûts en l’absence de processus d’optimisation des coûts. Ceci entraîne un gaspillage important dans les dépenses liées au cloud. D’après une un livre blanc réalisé par Flexera, la nature « à la demande » de l’utilisation du Cloud entraîne souvent des coûts incontrôlés. Selon les mesures effectuées par sa filiale RightScale, le spécialiste de la gestion et de l’optimisation des coûts du multicloud, environ 35 % des dépenses dans le cloud sont dilapidées.

Éviter le surprovisionnement et les instances superflues

Cela représente plus de 10 milliards de dollars de dépenses infécondes, qui tombent dans les escarcelles des trois principaux fournisseurs de cloud public (AWS, Azure et Google). Partant de ce constat, les DSI et les entreprises doivent développer de nouvelles approches et de nouveaux processus pour gérer et optimiser les coûts du cloud. Il existe de nombreux domaines dans lesquels les entreprises gaspillent les ressources et leurs finances. Par exemple, 39 % des dépenses d’instance sont consacrées à des machines virtuelles qui fonctionnent à moins de 40 % du taux d’utilisation maximal du processeur et de la mémoire, la majorité de ces machines fonctionnant à moins de 20 %. Un gisement d’économies non négligeable.

D’autres sources d’économie peuvent être citées, comme la nécessité de rester vigilant pour profiter des rabais offerts par les fournisseurs. Il peut être profitable aussi de nettoyer les données qui trainent dans les serveurs et qui sont devenues inutiles. Ces exemples une fois formulés paraissent évidents, mais ils nécessitent une vigilance constante et la mise en place de processus de surveillance et d’action constants et réguliers dans le temps. Voici les principaux points à mettre dans un agenda, avec une alarme récurrente selon Flexera :

instances inutiles :

les instances qui ne sont plus utilisées, comme les instances temporaires pour les projets qui ont pris fin (développement, test, démo, formation, expériences) ;

instances sous-utilisées :

les instances de faible utilisation de l’unité centrale ou de la mémoire et qui pourraient être réduites ou remplacées par une famille d’instances à moindre coût ;

instances à usage intermittent :

les instances qui ne sont utilisées qu’une partie du temps et qui pourraient être programmées pour s’arrêter le soir ou les week-ends ;

familles d’instances obsolètes :

Il s’agit de familles anciennes qui doivent être remplacées par des familles plus récentes et moins coûteuses ;

régions à coûts élevés :

éliminez autant que faire se peut les instances qui s’exécutent les régions à coûts élevés en privilégiant celles à faible coût ;

volumes de stockage non rattachés :

supprimez les volumes de stockage qui ne sont plus attachés aux instances ;

anciennes images :

éliminez les images qui ont dépassé leur date de conservation définie dans la politique de conservation ;

les classes de stockage surprovisionnées :

les stockages plus coûteux comme le SSD et qui pourraient très bien se contenter de disques à plateaux ; les stockages (chaud, tiède, froid) fournis en tant que classe supérieure à ce qui est nécessaire ;

les services inutilisés :

les services qui ont été laissés en fonctionnement, mais qui ne sont plus utilisés ;

les comptes inutilisés :

les comptes où les services ont été laissés en service, mais où les comptes ne sont plus utilisés ;

les services n’utilisant pas les remises :

ne pas oublier de profiter des options de rabais proposées par les fournisseurs telles que les réservations ou autres engagements de volume ;

faible utilisation des rabais :

ne pas oublier d’utiliser les ressources appropriées pour consommer les rabais déjà achetés.