Le télétravail incite les entreprises à trouver des moyens pour pérenniser ce modèle, sans couper les travailleurs de la dynamique de groupe et de la créativité issue de l’émulation. La réponse est technologique, entre autres répondent les télétravailleurs.

Les questions soulevées par l’adoption massive du télétravail obligent à revoir un certain nombre de concepts et à remiser certaines certitudes au rebut. L’obligation de maintenir l’activité n’a pas laissé le choix aux décideurs, qui ont détaché et équipé, tant bien que mal dans beaucoup de cas, leurs employés pour qu’ils continuent à faire tourner l’entreprise.

Ce faisant, ils ont rapproché, réconcilié serait peut-être plus approprié, un peu plus les sphères personnelles et professionnelles. Le mouvement est général et malgré le débat entre les pour et les contre, il semble bien que cette disruption, n’est en fait qu’une accélération de tendance provoquée par des événements exogènes.

Des objections contournables

Certes, on objectera que les inconvénients relationnels et psychologiques risquent de peser sur des employés isolés du reste du groupe. C’est faire fi des capacités d’adaptation de l’humain et oublier un peu vite qu’il est un animal social. Il trouvera et installera dans ses habitudes les moyens de compenser le manque d’interactions en présentiel avec ses collègues.

Gageons que les métiers de la psychologie, de la RH, du conseil en management et du coaching trouveront les moyens de rassembler les collègues dans des sessions de travail et des sessions récréatives pour maintenir une cohésion et une dynamique d’équipe positives. N’est-ce pas ce qui se faisait déjà à travers les séminaires et les activités récréatives de team building ? Ces objections ne tiendront pas longtemps face à la créativité du bipède grégaire.

Un modèle à la recherche d’un équilibre

Malgré les mouvements de balancier, somme toute assez naturels lorsqu’une disruption de cette ampleur surgit soudainement, la vérité fondamentale que le télétravail a révélée, est que les travailleurs sont à la recherche d’un équilibre entre leurs vies professionnelles et personnelles. Plus qu’une simple réorganisation spatio-temporelle du travail, elle révèle une aspiration que les entreprises devront intégrer dans leur mode de fonctionnement. Et c’est là que la technologie apporte un début de réponse à un nouveau modèle qui cherche son équilibre.

Dans une étude, menée en mai dernier et intitulée Technology and the Evolving World of Work, Lenovo a examiné comment les employés du monde entier réagissaient à la « nouvelle normalité », après qu’une majorité des personnes interrogées (72 %) ait confirmé un changement dans la dynamique de leur travail quotidien au cours des trois derniers mois. Précisons que l’enquête a été effectuée en ligne, auprès de 20 262 répondants dans 10 marchés : États-Unis, Brésil, Mexique, Royaume-Uni, France,Allemagne, Italie, Chine, Inde et Japon.

Connectivité, productivité, sécurité, oui mais…

Passons rapidement sur les bénéfices réels ou perçus que les répondants déclarent trouver dans le télétravail. Elles confirment ce que d’autres enquêtes ont déjà exploré : le télétravail est globalement apprécié pour l’indépendance qu’il procure et la responsabilisation que ressentent les employés. C’est lorsqu’ils abordent le sujet des technologies que les répondants mettent le doigt sur ce qui pêche. Selon eux, 82 % des entreprises ne sont pas technologiquement matures pour supporter des télétravailleurs. Les trois écueils cités sont : la difficulté à former les employés à l’utilisation des technologies nouvelles et émergentes, l’établissement des priorités budgétaires, et le manque de compréhension des besoins des employés par les décideurs informatiques.

En somme, les besoins technologiques ne changent pas beaucoup par rapport au présentiel. Les employés demandent des infrastructures performantes (la connectivité), des applications métier et de productivité bureautique adéquates et une sécurité qui les tranquillise et leur permet d’interagir en toute confiance avec le SI et l’extérieur.

… un peu de personnalisation aussi

Il y a cependant un petit plus que veulent les employés et qui transparaît dans la dernière des trois récriminations citées dans le paragraphe précédent : ils veulent un peu plus de personnalisation dans les outils qui leur sont proposés. Bien que la plupart des personnes interrogées déclarent que la technologieleur donne plus d’efficacité et les rend plus productifs, ils sont 70 % à déclarer avoir dépensé pour acquérir des technologies et être en mesure de répondre aux nouvelles exigences du travail à domicile durant le confinement. Parmi ces 70 %, plus de la moitié (61 %) déclarent que leur employeur l’a entièrement payée, tandis que 39 % ont payé la nouvelle technologie partiellement ou entièrement de leur poche.

Habitués à interagir avec la technologie pour leurs besoins personnels, les travailleurs préfèrent recourir à des outils qu’ils connaissent et maîtrisent. On rejoint là le mouvement BYOD (Bringyourowndevice) qui a fait tant couler d’encre avant la crise. Inquiets pour la sécurité des données de l’entreprise, les employés réclament plus de formation et des outils qui ne soient pas à« taille unique »mais adaptés à chacun, peut-on lire en conclusion du rapport.