Les projets technologiques continuent d’échouer à un rythme alarmant, et pour un coût sensible ! Il est temps d’apprendre de nos erreurs…
Les nouvelles approches technologiques et 'best practices' se multiplient – développement agile, DevOps, livraison en continu, automatisation, tests, gestion… - et pourtant les projets informatiques continuent d’échouer. Ces flops ont un coût, parfois très élevé sur des projets longs et/ou à grande échelle, qui vient miner le budget de la DSI comme sa crédibilité.
Les échecs vus de l’intérieur par les responsables de projets
La 9ème étude « Pulse of the profession 2017 » du PMI (Project Management Institute) révèle que 28% des initiatives stratégiques supervisées par les responsables de projets sont considérées comme des échecs retentissants !
Quels en sont les motifs d’échec, selon les professionnels de la gestion de projet ?
- 37% - le manque d’objectifs et/ou d’étapes clairement définis et réalisables pour mesurer les progrès ;
- 19% - une mauvaise communication ;
- 18% - le manque de communication avec la direction ;
- 14% - la résistance des employés ;
- 9% - un financement insuffisant.
Le coût des mauvaises performances des projets informatiques a également été évalué. Il serait de 97 millions de dollars par tranche de 1 milliard de dollars investi. La même étude en 2016 affichait une perte de 122 millions de dollars, on note donc une amélioration sur l’année 2017, qui reste cependant à confirmer et malgré cela un trou important dans les budgets…
IDC pessimiste ?
Chez IDC, l’analyste Stephen Elliot estime que 30% à 35% des projets sont des échecs !
Les changements dans les priorités ou les objectifs business en sont une des causes principales. La technologie fonctionne, plutôt bien d’ailleurs, mais les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous. Il souligne également le manque de communication et de collaboration efficace, ce qui se traduirait très simplement par : « les décisions commerciales sont prises mais ne sont pas transmises ! ».
Les échecs vus des DG et du DSI
Une autre étude de PwC, « Survey 2017 Global Digital IQ », a posé la même question aux directions générales et aux DSI/CIO. Plus rassurante, elle affirme que 80% des projets informatiques s’achèvent dans les délais tout en respectant les budgets et les objectifs initiaux de l’entreprise. On en déduit donc que 20% des projets sont en situation d’échec, ce qui vous en conviendrez n’est pas très éloigné des précédentes études.
Quels en sont les motifs d’échec, selon les DG et les DSI ?
- 64% - le manque de collaboration entre la DSI et les métiers ;
- 58% - des processus rigides ou lents ;
- 41% - le manque d'intégration entre les technologies nouvelles et existantes ;
- 38% - des technologies obsolètes ;
- 37% - le manque d’équipes qualifiées.
Changer les paradigmes
L’étude de PwC souligne qu’au-delà de l’échec, c’est la définition du succès qui doit évoluer. Les mesures traditionnelles de la portée, du temps et des coûts ne suffisent plus dans l'environnement concurrentiel d'aujourd'hui. La capacité des projets à livrer ce qu'ils ont à faire et à apporter les bénéfices attendus est désormais tout aussi importante.
Ce qui chez IDC se traduit par l’impact négatif de l’échec non plus seulement sur la réputation de la DSI et sur le budget d’investissement, mais également sur les revenus, les bénéfices et la réputation de l’entreprise.
L’autre problématique qui devrait modifier la perception des projets informatique et numériques, et inciter à travailler en profondeur sur les modèles de gestion de projet afin de réduire encore le taux d’échec, c’est qu’aujourd’hui 68% des dépenses technologiques ne relèvent plus du budget informatique…
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