Une étude réalisée par l’éditeur Sidetrade avec Les Échos met en évidence une collaboration trop faible entre les entreprises cotées du SBF 120 et les fleurons français de l’intelligence artificielle (IA), aussi bien startups qu’instituts de recherche.

Malgré un écosystème français de l’intelligence artificielle reconnu pour son dynamisme, les grandes entreprises françaises peinent à exploiter cet atout. En effet, selon l’enquête Sidetrade – Les Échos, seuls 37% des sociétés du SBF 120 collaborent avec les startups spécialisées en IA. Le taux chute encore concernant la collaboration avec les instituts de recherche comme le CNRS, l’INRIA ou les Universités, qui existe seulement chez 23% des entreprises appartenant à cet indice.

Plus de 400 acteurs de l’IA en France

Pour réaliser cette étude, Sidetrade s’est appuyé sur sa propre technologie d’IA, qui inclut des algorithmes de traitement du langage naturel. En analysant des données issues des bases publiques ainsi que du Web, l’éditeur a recensé pas moins de 416 acteurs spécialisés dans l’intelligence artificielle en France, répartis en deux groupes : 333 startups (sociétés de moins de 10 ans) et 23 instituts spécialisés, représentant au total 80 laboratoires.

Les cinq disciplines les plus représentées au sein de cette population se répartissent de la sorte :

  1. Laboratoires de recherche
  2. Fintech, InsurTech (solutions d’IA pour la finance et l’assurance)
  3. Autres technologies d’IA
  4. Biotech, Santé
  5. Martech, Adtech (solutions d’IA appliquées au marketing et à la publicité)

Des relations limitées au CAC 40

Sidetrade s’est ensuite appuyé sur les données publiquement disponibles pour analyser les liens entre ces acteurs et les entreprises du SBF 120, qui représentent la plupart des grandes entreprises françaises. Les résultats sont nets : la collaboration entre startups et grands groupes se limite pour l’essentiel aux acteurs du CAC 40, comme en témoigne d’ailleurs les sponsors de Vivatech encore cette année. Ainsi, 53% des liens établis avec le SBF 120 sont en réalité des liens avec le CAC 40. Si 65% du CAC 40 est en relation avec les acteurs innovants en IA identifiés dans l’étude, 85% du SBF 120 hors CAC 40 n’a aucune relation avec ces derniers.

Pour Clément Chastagnol, Directeur Data Science chez Sidetrade, « il est alarmant de constater que, sur un défi aussi crucial que l’innovation de rupture, nos fleurons industriels sont majoritairement déconnectés de notre recherche. Dans cette course à l’innovation, la multiplication des expérimentations, souvent longues et sans réelle contrepartie financière, est une pratique délétère. Trop de projets pilotes ne réussissent pas à passer le cap de l’industrialisation, empêchant de faire émerger de futures licornes. En parallèle, nos grands groupes prennent un retard considérable dans l’usage de l’IA ».

Collaboration avec l’écosystème IA : les bons élèves

Selon l’étude, trois secteurs se distinguent par des relations plus fortes avec l’écosystème français en IA : les banques et assurances, l’énergie ainsi que le secteur high tech.

Sidetrade-SBF120-IA

Cinq entreprises sortent également du lot en matière de collaboration avec les acteurs de l’IA : BNP Paribas, la Société Générale, Sanofi, Eurazeo et enfin le groupe ADP.

« Le constat est édifiant : notre écosystème composé des grandes entreprises, start-up et instituts de recherche en IA reste majoritairement coupé en trois. Le niveau de collaboration entre ces trois univers reste étonnement faible et largement en dessous du minimum requis pour espérer tirer profit de nos atouts », pointe Olivier Novasque, président-directeur général de Sidetrade. Pour ce dernier, « il est plus que jamais vital que les pouvoirs publics puissent contribuer à flécher et faciliter les axes de collaboration entre la recherche en IA et le privé, et que les grandes entreprises jouent un rôle central en fédérant davantage autour de leurs projets, les talents issus des startups ou des équipes de recherche afin de garantir leur pérennité et leur succès. »

Source : étude Sidetrade les Echos, « Réalité des relations du SBF 120 avec les start-up et instituts de recherche spécialisés en IA en France »