Une étude IBM sur l’adoption de la Blockchain dans l’industrie automobile met en évidence l’existence de pionniers, tant chez les constructeurs que chez les équipementiers. Alors que la plupart des acteurs sont encore en phase de réflexion, ces entreprises travaillent déjà sur des cas d’usage innovants autour de cette technologie.

Pour l’industrie automobile, la blockchain présente deux grands avantages :

  • D’une part, cette technologie peut faciliter la collaboration entre les différentes parties prenantes, un atout pour un secteur avec un écosystème industriel vaste et mondialisé.
  • D’autre part, elle offre des possibilités intéressantes pour la mise en œuvre de nouveaux modèles économiques, comme le partage de véhicules.

Les premières solutions commercialisées d’ici trois ans

Dans son étude intitulée « Oser être le premier : comment les pionniers de l’automobile font le grand plongeon vers la Blockchain », IBM dresse un état des lieux de l’adoption de la Blockchain dans le secteur. L’enquête, publiée en décembre 2018, a permis d’interroger 1314 managers de l’industrie automobile dans 10 pays.

  • 62% des répondants estiment que la Blockchain va être un levier de transformation de l’industrie dans les trois ans à venir.
  • Ils sont également 54% à penser que les modèles économiques émergents vont susciter des investissements dans cette technologie.

L’étude menée par IBM montre l’existence de pionniers dans l’industrie automobile : des entreprises déjà familières de la technologie Blockchain, qui sont en train de tester ou de mettre en œuvre des cas d’usages concrets. Ces pionniers représentent 15% seulement des répondants, dont 20% de constructeurs et 80% d’équipementiers. 54% de ces adoptants précoces prévoient d’exploiter des solutions basées sur la Blockchain dans les trois années à venir.

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Réduire les points de friction au sein de l’écosystème industriel

Le premier usage envisagé par les participants concerne l’écosystème industriel, notamment les processus autour des différentes chaînes d’approvisionnement (amont et aval) ou les transactions financières. De très nombreux acteurs sont impliqués, souvent basés dans plusieurs pays : ceci rend les processus complexes et le partage d’information difficile. Un processus comme le transport de véhicules depuis l’usine jusqu’aux concessionnaires peut ainsi solliciter des intégrateurs, des prestataires de logistique, différentes autorités portuaires et des transporteurs maritimes. Les systèmes d’information de ces acteurs sont rarement interconnectés. Beaucoup de processus sont encore gérés de manière manuelle. Conséquences : des informations incomplètes ou erronées, des risques en termes de cybersécurité, voire une information tout simplement inaccessible, et donc inexploitable pour améliorer le fonctionnement du processus.

Selon IBM, « la Blockchain peut permettre d’inverser ce paradigme autour de l’information, qui d’encline à l’erreur devient source de valeur. » Grâce à la Blockchain, l’information est en effet stockée dans un registre répliqué et partagé par tous les participants. Tout l’historique d’un bien ou d’une transaction est ainsi tracé et visible de tous, gage de transparence. Les données ne peuvent pas non plus être modifiées, ce qui ajoute de la sécurité. Les points de friction dus à une mauvaise visibilité de l’information sont ainsi fortement réduits.

La Blockchain, une des briques de la mobilité en tant que service

L’autre grand cas d’usage est le développement de nouveaux modèles économiques, dans lesquels les fabricants ne vendent plus des véhicules mais de la mobilité. Dans ce passage du produit au service, la Blockchain est une alliée précieuse. Elle peut être utilisée par exemple pour la gestion de flotte, ou pour faciliter le prêt et le partage de véhicules entre particuliers. Un fabricant comme Porsche teste ainsi la Blockchain pour verrouiller ou déverrouiller une voiture depuis une application mobile, ou pour accorder des accès temporaires à différents utilisateurs.

La Blockchain peut aussi être utilisée dans le cadre de programmes de fidélisation, afin de faciliter l’authentification d’un utilisateur auprès de différents services de mobilité. Les entreprises peuvent également s’en servir pour suivre les usages de leurs clients, afin de leur proposer des offres personnalisées.

Source : IBM Institute for Business Value