L’écosystème autour de l’informatique quantique commence à se structurer. Malgré les nombreuses limitations actuelles, les promesses à long-termes sont telles que la compétition est déjà bien engagée. Point sur le marché actuel et ses perspectives.

A l’heure actuelle, l’informatique quantique est encore dans sa petite enfance. De nombreuses contraintes physiques (usage de nanosystèmes, température proche du zéro absolu, vide…) restreignent pour l’instant l’usage de l’ordinateur quantique aux laboratoires de recherche et à des applications proches des mathématiques quantiques, comme des simulations dans le domaine de la chimie ou de la physique des matériaux. Selon Teknowlogy-PAC, « les technologies qui fonctionnent aujourd’hui, comme les systèmes adiabatiques de D-Wave, sont les plus limitées en termes d’usage. »

Néanmoins, plusieurs analystes anticipent le franchissement d’un nouveau palier, qui permettrait à ces systèmes quantiques de répondre à davantage de cas d’usages, en venant concurrencer les systèmes HPC (High Performance Computing) dans des domaines comme la génomique, la simulation météorologiques ou financière sur large échelle, ou encore la cybersécurité.

Fin 2018, l’Union Européenne a alloué une enveloppe globale d’un milliard d’euros pour la recherche autour de l’informatique quantique, dans le cadre de son programme Quantum Flagship. Ce domaine encore très émergent suscite l’intérêt, à tel point que plusieurs acteurs sont d’ores et déjà en train de se positionner sur le sujet.

Une chaîne de valeur à deux niveaux

Teknowlogy-PAC distingue deux niveaux dans la chaîne de valeur qui se constitue peu à peu autour du domaine :

Le premier niveau concerne la fabrication des infrastructures quantiques. Celle-ci nécessite des composants physiques et des systèmes électroniques de pointe, dont beaucoup ne sont pas encore bien maîtrisés. La plupart des investissements se concentrent actuellement sur ces briques technologiques.

Le second niveau porte sur les capacités IT qui permettront d’exploiter et de développer les possibilités offertes par les architectures matérielles. En France, Atos travaille par exemple sur ces sujets à travers son laboratoire dédié, Atos Quantum, qui cherche à concevoir des algorithmes adaptés aux machines quantiques.

L’écosystème émergent de l’informatique quantique

Le BCG a également établi une première typologie de l’écosystème, en distinguant quatre catégories d’acteurs :

  • Des fournisseurs qui travaillent sur l’ensemble de la chaîne, comme IBM, Google, D-Wave Systems, Rigetti Computing ou le groupe Alibaba ;
  • Des constructeurs, focalisés sur l’architecture matérielle, comme IonQ, Intel, QuTech ou Quantum Circuits ;
  • Des concepteurs de logiciels comme Zapata Consulting, Cambridge Quantum Computing ou Riverlane ;
  • Des acteurs de niches, souvent des start-ups, spécialisés sur certains enjeux particuliers comme la prédiction des erreurs.
Source : diverses