La part des logiciels qui ne sont pas utilisés ou rarement s’est accrue ces dernières années, par suite de la ruée sur le SaaS et la consumérisation de l’informatique dans les entreprises. Inévitablement, la transformation numérique et l’accumulation des couches technologiques produisent un certain gaspillage. Selon une étude de Nexthink, le gaspillage est certain, car de nombreuses applications et solutions en ligne ne sont pas utilisées, générant des coûts pour les entreprises. Cette étude a été rendue possible grâce au lancement de Nexthink Infinity, la plateforme d’analyse, d’automatisation et de remédiation, notamment au module Collaboration Experience, qui collecte et analyse les données de télémétrie, ainsi que ses fonctions d’analyse avancées des outils collaboratifs comme Microsoft Teams et Zoom. Nexthink a procédé à l’analyse de plus de six millions d’environnements informatiques de manière anonymisée pendant la période d’essai de ses clients, issus de huit secteurs d’activité et douze régions et pays (Europe, Asie-Pacifique, Moyen-Orient, Europe centrale, Afrique, Inde, Amérique du Sud. Canada, etc.), pour déterminer leur niveau de visibilité sur leur parc logiciel. L’éditeur a analysé l’utilisation de trente logiciels les plus courants dans les entreprises, ce qui a permis de déterminer ceux qui étaient les plus utilisés et ceux qui ne l’étaient pas.  

Peu ou pas de visibilité sur le nombre total de licences

Quant à la réalité du terrain, les chiffres sont implacables : les données anonymisées récoltées sur les millions d’appareils montrent que près de la moitié (49,96 %) de tous les logiciels installés et des applications SaaS sous licence n’ont pas été utilisés par les employés. Pire encore, seulement 5 % des responsables informatiques affirment avoir une visibilité complète sur le nombre total de licences de logiciels utilisées par les employés. Parmi ces logiciels, les chercheurs ont identifié des milliers d’applications. Dommage que le rapport ne cite pas quelques exemples de types et noms de certaines de ces applications, car il aurait permis de différencier celles qui ne sont pas utilisées parce qu’elles ont été décommissionnées ou dépassées, mais pas désinstallées, et les autres. Cependant, en resserrant le champ d’investigation aux outils du moment, utilisés ou non, les chercheurs ont établi deux listes d’outils qui sont soit activement utilisés, avec un taux d’utilisation de plus de 50 %, soit rarement utilisés, avec un taux inférieur à 15 %. Sans surprise, les outils de collaboration trustent les premières places des outils les plus utilisés : Slack, Teams, Zoom, Webex et Asana. De l’autre côté du spectre, Tableau, Trello, Notion App, Spotfire et Blue Jeans sont les moins utilisés.  

Abondance de biens ne nuit pas

Dans certains cas, plusieurs applications servent aux mêmes tâches. Toutefois, les exemples cités à l’appui de cette affirmation pour illustrer le gaspillage ne sont pas pertinents. En effet, si 31 % des répondants s’appuient sur deux outils de collaboration et 37 % des répondants ont affirmé qu’ils pouvaient recourir à trois navigateurs pour accéder aux outils SaaS, ce n’est pas si étrange. Contrairement aux solutions et applications métier, le recours à plusieurs navigateurs n’est pas surprenant ou allant à contre-courant des pratiques dans ce domaine. Il peut s’expliquer par les défauts des codes des sites web et des différences d’intégration des moteurs HTML. Ces derniers sont constitués essentiellement de fonctions de rendu qui interprètent le code HTML, CSS et JavaScript pour afficher le contenu d’une page web. Du fait qu’ils utilisent différents moteurs HTML pour rendre les pages web, comme WebKit, Gecko, Blink, Trident ou Edge HTML, le choix du moteur HTML peut affecter la vitesse, les performances et la compatibilité d’un navigateur. Il est donc important de choisir un navigateur qui utilise un moteur HTML performant et conforme aux normes. Par conséquent, le fait que l’intégration ne soit pas toujours réussie, la multitude d’outils utilisés dans ces cas n’est pas surprenante, elle est même souhaitable pour les services d’assistance des entreprises. Il en va de même des outils de collaboration. Malgré les efforts de certains éditeurs pour rendre leurs solutions compatibles, dans la plupart des cas, il faut utiliser les mêmes outils que ceux de ses interlocuteurs, d’où la multiplicité. Dans ces deux cas, l’abondance de biens ne nuit pas.