Nul ne peut quantifier pour le moment l’impact de Brexit sur les organisations européennes… Par contre, il devrait accentuer la pression sur les DSI pour sortir du modèle on premise et faire du cloud public une option plus viable.
Le cumul des incertitudes autour du Brexit va-t-il fortement toucher les IT ? Si la réponse est positive, elle doit être modulée, car rien n’est encore fait et les conditions de la séparation de la Grande-Bretagne avec l’Europe ne sont pas définies. Seule certitude, Brexit s’annonce favorable au cloud public, et plus particulièrement à AWS. Voici pourquoi :
1Les datacenters sont facteur de stabilité du cloud
Les datacenters prolifèrent en Europe, et si la Grande-Bretagne et l’Ireland, pour des raisons historiques de relation avec les États-Unis pour l’une et de fiscalité pour l’autre ont favorisé les implantations dans ces deux pays, les autres pays européens ne sont pas en reste. Les grands acteurs du cloud public ont pris la dimension du modèle européen, AWS comme Azure ont découpé le vieux continent en deux régions, et chacune dispose de datacenters dans ces zones - Ireland, Londres et Frankfort pour AWS, Ireland, Grande-Bretagne, Pays-Bas, et Allemagne pour Microsoft. Seul Google ne dispose que d’une plateforme, en Belgique. AWS projette également d’ouvrir une nouvelle région en Europe, probablement début 2017.
2La souveraineté des données sera respectée
Les entreprises européennes font preuve de prudence sur la localisation géographique de leurs données, par mesure de sécurité, mais également sous la pression de leurs États et de l’Europe. Brexit ne va qu’accentuer les besoins de localisation des services cloud des entreprises européennes. L’implantation des datacenters évoquée ci-dessus est un élément de réponse.
3La confiance s’installe
Avec sa stratégie systématique de réduction des prix, immédiatement suivie par ses concurrents, AWS a commencé par alimenter l’image d’un cloud financièrement accessible. C’est un argument fort pour les entreprises britanniques, car le Brexit a déjà commencé à avoir un effet sur les prix (en hausse) exprimés en Livres, lire notre article "Effet Brexit : tarifs informatiques en hausse en Grande-Bretagne". Si des deux côtés du channel, Brexit va peser sur le cycle de vente de l‘hébergement, contraignant les entreprises à resserrer les dépenses en Capex, celle-ci se traduira également par une plus grande confiance à accorder au cloud public.
4La pression sur les prix des infrastructures
D’un côté les infrastructures et le legacy coûtent cher, très cher, et les directions générales aspirent à continuer de réduire la facture sur tous les fronts, et à basculer du Capex vers l’Opex. Dans ces conditions, Brexit devient un catalyseur de la migration des workloads vers le cloud, imposant de réduire les coûts matériels et de maintenance, mais également de minimiser les risques.
5L’AWS Enterprise Discount Program (EDP)
Amazon s’appuie sur sa stratégie Enterprise Discount Program (EDP), qui vise à élargir sa base de clients sur le long terme en accordant des remises ou en adaptant l’offre en multipliant les options. Si l’Europe ou la Grande-Bretagne connaissent une récession, Amazon pourrait être tentée d’attirer de nouveaux clients avec des services de bas à milieu de gamme. Et lorsqu’un fournisseur (AWS) représente six fois la taille de son premier concurrent (Microsoft Azure), devinez qui fait la loi ? Une stratégie offensive qui ne pourra qu’attirer de nouveaux clients.
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