Le déploiement réussi d’un cloud hybride repose sur la maturité de l’infrastructure et des opérations dans quatre domaines : la virtualisation, la standardisation, l’automatisation et l’instrumentation.

Combinant des ressources de l'entreprise dédiées au cloud privé et des services de cloud public, l’objectif du déploiement d’un cloud hybride est de construire une infrastructure en mode self-service qui apporte agilité, élasticité, coûts maîtrisés, et optimisation dynamique reposant sur des règles. Selon le Gartner, pour atteindre cet objectif, les organisations doivent démontrer leurs compétences dans les domaines de la virtualisation, la standardisation, l’automatisation et l’instrumentation.

Alors que la complexité du cloud ne cesse de s’élever, avant de se lancer dans un projet l’entreprise doit évaluer ses compétences dans ces quatre disciplines, et développer sa maturité dans chacune d’entre elle. Selon les analystes du Gartner, les bénéfices qu’elle peut attendre du déploiement d’un cloud hybride sont directement corrélés au niveau d’expertise de ses équipes I&0 (Infrastructure & Operational).

Définition des 4 piliers

Virtualisation

Abstraction des services compute (serveurs), stockage et réseaux à partir du hardware (matériel).

La virtualisation par l’abstraction de l’infrastructure est un élément clé du cloud hybride, qui permet d’augmenter la capacité d’utilisation des composants de cette infrastructure. Elle permet en particulier de ressourcer les équipements existants dans une approche agile et de self-service. Elle joue donc un rôle majeur dans la transformation de l’infrastructure de l’entreprise. Même si les trois éléments qui composent l’infra (compute, stockage et réseaux) n’affichent pas le même niveau de maturité, elle est la fondation nécessaire de l’émergence des solutions SDx (Software-defined anything).

  • Le Gartner recommande de ne s’équiper que de matériels d’infrastructure disposant de drivers et d’API qui peuvent être supportés par les plateformes de gestion du cloud. Il fixe pour objectif de virtualiser jusqu’à 80% de la couche compute. Il conseille également les appliances de virtualisation du stockage. Et d’intégrer des fonctionnalités de gestion du cloud hybride et de capacity planning pour la virtualisation du réseau.

Standardisation

Limiter la diversité des offres de service d’infrastructure.

Lorsqu’un cloud repose sur des environnements hétérogènes et non standardisés, il en résulte des coûts technologiques, de l’intégration aux développements, tests, temps de déploiement et administration, plus élevés. La standardisation facilite la création d’un pool de ressources et d’un modèle de support plus efficace. Les coûts d’acquisition sont également plus faibles grâce aux volumes, et au final l’infrastructure repose sur un plus petit nombre de références, ce qui facilite leur intégration avec les outils d’orchestration du cloud. La standardisation des logiciels facilite également les synergies et réduit les prises de tête, pour la gouvernance et les mises à jour, ainsi que dans les approches PaaS (Platform-as-a-Service).

  • La recommandation du Gartner est de standardiser tout ce qu’il est possible. Et d’instituer un processus de gouvernance et de validation pour discuter et évaluer les standards existants, avec des représentants de l’infrastructure, du développement d’applications et des architectes.

Automatisation

Eliminer les tâches I&O manuelles et répétitives.

Une automatisation centrée sur le cloud utilise la technologie de plateforme de gestion du cloud pour automatiser les services basés sur le cloud. Elle apporte plus de vitesse et d’agilité, et elle élimine les erreurs humaines. Le workflow d’automatisation et d’orchestration des modules d’automatisation est un ingrédient du succès des déploiements du cloud. Il est porté par une équipe dédiée à cette mission, car une des principales causes d'échec de l’automatisation provient du fait que les équipes en place ne trouvent pas le temps de procéder à cette opération.

  • Le Gartner conseille d’étendre l’automatisation sur l’ensemble de l’infrastructure et des applications, et de suivre des métriques sur le déroulement et les coûts des travaux. Démarrer petit avant de s’attaquer à des projets d’automatisation plus complexes. Et intéresser les équipes sur les performances obtenues mesurées par des indicateurs (KPI).

Instrumentation

Fournir une visibilité en temps réel des composants de l’infrastructure et des applications, et lier l’automatisation au monitoring.

La complexité des architectures cloud appelle au monitoring des outils et des processus. Ces outils doivent non seulement détecter les problèmes qui impactent les utilisateurs, mais également identifier proactivement la dégradation des services. Ce qui ne peut être fait en l’absence d’outils adaptés. Une absence d’instrumentation cause des dégradations dans le déploiement d’un cloud hybride. La difficulté consiste à lier le monitoring à l’automatisation des workflows. Enfin, pour casser les silos, la détection collective des problèmes facilitera la convergence de l’architecture cloud.

  • Le Gartner recommande d’utiliser des outils d’inventaire pour repérer les opportunités de consolidation et les capacités faibles ou manquantes. Parmi ces opportunités figurent celles d’automatiser les actions menant à un SLA à moindre coût. Et là encore de démarrer petit…

Source : « Successful Hybrid Cloud Deployment Requires Maturity » du Gartner

Image d’entête 475507032 @ iStock enelabs