Selon une enquête internationale de Vmware, la performance des employés et la confiance établie dans le cadre des nouveaux modèles de travail hybride pourraient être menacées par la mise en place de mesures de télésurveillance additionnelles.

Plus de la moitié des entreprises françaises prévoient de renforcer la supervision de leurs employés en situation de télétravail. Extrait de l’étude baptisée « The Virtual Floorplan : New Rules for a New Era of Work » et réalisée par Vanson Bourne pour Vmware, ce chiffre peut inquiéter plus d’un salarié.

S’appuyant sur les réponses de 7 600 dirigeants, responsables de services RH et informatiques et employés, cette enquête constate que différentes mesures sont envisagées ou mises en place :

  • l’utilisation de logiciels de surveillance des emails (37 %), de la navigation sur Internet (36 %) et des outils de collaboration (45 %)
  • des systèmes de vidéosurveillance (24 %)
  • des webcams dotées de technologies de suivi du regard (25 %)
  • des logiciels d’enregistrement de frappes au clavier (20 %).

Cependant, respectivement 48 % et 45 % des entreprises françaises ayant mis en place ou utilisant actuellement des systèmes de surveillance, enregistrent un taux de turnover « plus élevé » ou « nettement plus élevé ».

Les résultats de cette enquête montrent à quel point la cybersurveillance, mais aussi la géolocalisation des appareils et des véhicules des salariés comme le montre l’étude de GetApp que nous publions aujourd’hui, est un sujet délicat.

Le télétravail rend plus efficace

Les entreprises doivent trouver le bon équilibre afin d’évaluer les performances de leurs employés au-delà du seul facteur que constitue le présentéisme. De leur côté, trois quarts (76 %) des salariés français s’accordent à dire que le passage à un environnement de travail distribué a poussé leurs employeurs à mettre davantage l’accent sur leurs performances (au lieu de s’appuyer sur des indicateurs traditionnels tels que le temps passé au bureau).

En outre, 81 % des employés estiment que les technologies permettant le télétravail les rendent plus efficaces qu’ils ne l’étaient auparavant. Enfin, 71 % des entreprises françaises ont dû trouver de nouvelles façons de mesurer la productivité de leur personnel.

Ce suivi des performances de nouvelle génération a notamment reposé sur des points réguliers avec les managers afin de discuter des charges de travail (55 %), l’évaluation de leur production et des livrables attendus (51 %), et l’utilisation de nouveaux logiciels de gestion de projet (37 %).

Supervision et performances, deux notions différentes

Cependant, leurs salariés ne se trouvant plus nécessairement à quelques mètres de leurs managers, les employeurs trouvent de nouvelles façons de suivre et de quantifier la productivité de leur personnel.

Ainsi, si près de 6 employés français sur 10 (53 %) acceptent que leur organisation ait dû développer de nouvelles solutions pour superviser leur productivité dans le cadre de la migration vers un modèle hybride, la transparence reste un facteur critique. Un tiers (33 %) d’entre eux ignorent si leur organisation a mis en place des systèmes de surveillance sur leurs appareils afin d’évaluer leur productivité.

Au final, le travail hybride implique de repenser la façon de travailler ensemble. « En manquant de transparence et en mesurant leur productivité de façon aléatoire et uniquement à l’aide de chiffres, les employeurs peuvent rapidement miner la confiance de leurs salariés, et risquent de voir leurs meilleurs talents partir, alors que nous sommes dans un marché extrêmement complexe et compétitif », déclare Shanker Iyer, vice-président sénior et directeur général, End-User Computing, VMware.