Le procureur général du New Jersey, Gurbir Grewal, a communiqué un moratoire sur le logiciel de reconnaissance faciale Clearview AI dans lequel il donne l’ordre à toutes les forces de l’ordre de l’État de stopper son utilisation. Il précise que ce logiciel est potentiellement biaisé. Pour rappel, Clearview AI a scrappé plus de 3 milliards de photos à partir de plateformes de réseaux sociaux comme Facebook, YouTube et Twitter selon un rapport détaillé du New York Times. Le logiciel peut théoriquement identifier n’importe quel individu, même à partir d’une image de mauvaise qualité. Les défenseurs de la vie privée et les différents responsables politiques s’insurgent contre son utilisation. Dans une déclaration, la directrice de la communication du procureur général du New Jersey, Sharon Lauchaire, invite toutes les agences d’application de la loi à respecter cette décision avant que les autorités ne maîtrisent la situation. La directrice n’a pas laissé entendre la durée de cette interdiction.

Les agences de défense des droits comme l’ACLU du New Jersey soulignent que Clearview AI présente plusieurs problématiques notables. Par exemple, comme le logiciel a été formé à partir de données provenant de visages masculins et blancs, il est potentiellement discriminant. De plus, ses utilisateurs risquent de gérer les nombreux faux positifs. Une étude fédérale a notamment conclu que Clearview AI présente clairement des faux positifs chez les individus d’origines amérindiennes, afro-américaines et asiatiques. Jusqu’ici, l’entreprise Clearview AI n’a émis aucun commentaire.

Outre le procureur général du New Jersey, Twitter a aussi sommé Clearview AI de cesser toute utilisation des données issues de sa plateforme. Twitter confirme en même temps qu’une procédure collective est en cours contre la société. Dans une déclaration sur son site, la société Clearview AI réaffirme que le logiciel n’est pas destiné à devenir un système de surveillance.

À lire aussi L’UE abandonne le moratoire d’interdiction de l’utilisation de la reconnaissance faciale dans les services publics