Telle est la rumeur qui circule depuis plusieurs mois, amplifiée par le challenge que s’est fixé de l’intéressé de voyager et rencontrer des Américains dans tous les Etats du pays : Marc Zuckerberg (Facebook) pourrait être candidat à la présidence des Etats-Unis. Est-ce bien sérieux ? Peu importe, la vraie question n’est pas là…

Marc Zuckerberg, le fondateur et patron de Facebook, soigne son image. Une image de présidentiable ? C’est en tout cas la question ‘existentielle’ que se posent régulièrement les médias américains depuis plusieurs mois.

Plusieurs arguments militent pour cette proposition pour le moins inattendue de notre côté de l’Atlantique. Et encore, n’avons-nous pas en France un nouveau Président atypique dont la candidature et le succès ont surpris plus d’un observateur ?

Concernant Marc Zuckerberg, il a été aperçu plusieurs fois auprès de politiques durant la campagne électorale américaine, montrant son intérêt pour ce sujet. A moins qu’il n’ait exercé un lobbying opportuniste ? Mais surtout, en janvier dernier, il a annoncé que le challenge qu’il s’est fixé cette année est de voyager et rencontrer des gens dans tous les Etats américains. Rappelons que pour l’année 2016, Zuck s’était fixé pour challenge, qu’il a atteint sans difficulté, de lire un livre par mois !

Concernant directement Facebook, le réseau social n’a pas hésité à reconnaître durant la campagne électorale américaine, qu’il dispose de la capacité d’influencer les élections. Il recueille en effet énormément de données, qu’il vend à des tiers, et dispose ainsi d’un moyen puissant de mesurer et pourquoi pas influencer les votes…

Zuck a qualifié l’hypothétique projet d’être candidat aux prochaines élections américaines d’« idée folle ». Tout en faisant cette étonnante déclaration : « Je dois vous dire, il est assez choquant de voir combien d'informations je suis en mesure d'obtenir sur les gens que je pourrais inviter à voter pour moi ! ». Le CEO de Facebook reconnaît également que les entreprises IT empilent les informations sur la vie privée de leurs clients, ce qui leur donne un pouvoir considérable.

La question en fait n’est pas de savoir si Marc Zuckernerg peut être un candidat à la Présidence des Etats-Unis. Comme tout citoyen américain qui respecte les règles électorales, il l’est potentiellement. La question pourrait être de savoir s’il pourrait-être un bon Président ? La réponse appartient à chacun de nous. Passera-t-il à l’acte ? C’est encore une autre question.

La vraie question porte sur le pouvoir d’un réseau social de la taille de Facebook - dont nous avons pu constater les effets de diffusion de fausses informations et d’influence lors des dernières élections des deux côtés de l’Atlantique – au service, ou pire entre les mains d’un candidat ?

La majorité des politiques, tout comme les citoyens, sont des tech-analphabètes, incapables pour la plupart d’apprécier les problématiques de vie privée, de neutralité du net ou de cryptage. Qu’elle serait leur attitude s’ils disposaient d’un accès à la puissance des réseaux sociaux ? Et comment limiter le pouvoir de nuisance de ces mêmes réseaux ? Des questions qui doivent d’abord appeler à l’adhésion de la majorité d’entre nous, non à un candidat, mais à une éthique…