EDF choisit Private Discuss pour ses communications sensibles. Cette décision marque un tournant stratégique : face aux grands fournisseurs mondiaux, le groupe opte pour une solution française indépendante, signal fort en faveur de la souveraineté numérique dans les marchés publics.
Private Discuss, plateforme lyonnaise de visioconférence et de collaboration, a été retenue par EDF à l’issue d’un appel d’offres public européen. Ce déploiement concernera plusieurs milliers d’utilisateurs au sein du groupe et de ses filiales, en France comme à l’international. Conçue pour les environnements critiques, la solution s’adresse aux secteurs régaliens, industriels et sensibles, sans dépendance extraterritoriale.
La sélection de Private Discuss face à des géants souvent adossés à des structures américaines ou asiatiques témoigne d’un changement de paradigme. Loin de se contenter de solutions dominantes, les donneurs d’ordre publics s’ouvrent à des alternatives nationales capables de répondre aux impératifs de cybersécurité, de conformité réglementaire et de maîtrise des flux sensibles.
Private Discuss revendique une architecture 100 % propriétaire, une compatibilité RGPD complète et une absence totale de dépendance au Cloud Act. Hébergeable en local ou sur cloud privé, elle propose des fonctions avancées : le chiffrement de bout en bout, la gestion granulaire des accès, la traduction automatique via une IA propriétaire, et l’intégration aux infrastructures complexes du secteur énergie-défense.
Un symbole d’ouverture des marchés publics à l’innovation locale
Cette annonce intervient dans un contexte plus large d’arbitrage technologique par les grands groupes français. EDF rejoint ainsi la liste croissante des organisations publiques et para-publiques — collectivités, ministères, entreprises critiques — qui réévaluent leurs dépendances numériques. Le mouvement n’est pas isolé : en 2025, des entités comme Thales, Enedis ou la Caisse des Dépôts ont amorcé des démarches similaires vers des offres souveraines ou européennes, en collaboration avec OVHcloud, Tixeo, Jamespot, Oodrive ou Wallix.
Pour Private Discuss, cette victoire valide plusieurs années de R&D et de co-construction avec les industriels français. Elle confirme également la solidité du positionnement du groupe Piman, maison mère de la solution, sur les enjeux de sécurité, d’autonomie technologique et d’adaptation aux contraintes critiques.
Une dynamique qui s’inscrit dans une reconfiguration du marché
Alors que Microsoft Teams, Zoom ou Google Meet dominent encore les usages collaboratifs, l’espace réservé aux solutions souveraines s’élargit dans les environnements sensibles. L’enjeu n’est plus seulement technique ou ergonomique, mais politique et stratégique. Les grandes entreprises structurantes, notamment dans l’énergie, l’aéronautique ou les infrastructures, cherchent à réduire leur surface d’exposition aux lois extraterritoriales, tout en anticipant les exigences à venir de l’AI Act et du Data Act.
Private Discuss, en s’imposant dans un appel d’offres de cette ampleur, démontre qu’il est possible d’aligner souveraineté, sécurité et expérience utilisateur. Le message adressé au marché est limpide : les solutions européennes ont les moyens de rivaliser dès lors qu’elles sont conçues pour les environnements complexes, et qu’elles intègrent les contraintes métiers dès leur genèse.