« Le board et l'équipe dirigeante de eBay restent concentrés sur la maximisation de la valeur du titre », Amanda Miller, porte parole d'eBay. Avec le projet de spin-off de PayPal, Ils répondent surtout aux sollicitations de Carl Icahn qui n'a d'autre projet que de valoriser son portefeuille !
Selon Bloomberg, le géant de l'e-commerce et des enchères en ligne eBay pourrait faire de sa division de paiement électronique PayPal une spin-off dès l'année prochaine.
PayPal, avec sa reconnaissance internationale qui en fait l'un des moyens de paiement les plus prisés des internautes, et la progression toujours spectaculaire de ses revenus - encore 20 % au cours de son dernier trimestre fiscal, à comparer aux 9 % des activités de vente en ligne – attire bien des convoitises.
L'influence de Carl Icahn
Dont une en particulier, Carl Icahn, le célèbre investisseur qui - comme il l'a tenté sans succès avec Dell redevenu privée contre ses tentatives de maintenir le constructeur en bourse avant, peut-être, de le revendre par lots ; avec plus de réussit sur Apple (lire « Les 600 milliards de dollars d'Apple ») – tente depuis plusieurs années d'infléchir la stratégie du groupe.
Son projet : faire de PayPal une spin-off, c'est à dire découper eBay en deux morceaux afin de transformer PayPal en une société indépendante, et bien évidemment cotée en bourse. Les résultats de l'activité paiement en ligne permettraient au titre de progresser plus rapidement que celui d'eBay.
La stratégie de valorisation de l'actionnariat
La stratégie de Carl Icahn est claire, et l'homme très influent mène son business d'une main de fer. Avec réussite puisqu'il figure dans le classement de tête des plus grosses fortunes de la planète. Elle consiste à s'emparer en d'une part suffisante du capital d'une entreprise cotée en bourse, pour pouvoir influer sur les actionnaires et sur le conseil d'administration de la société ciblée. Puis à les pousser à agir dans le seul sens de l'augmentation de la valeur de l'action afin de permettre aux investiseurs de réaliser des plus-values sur leur portefeuille.
Dans le cas d'Apple, l'opération vise à augmenter la valeur de l'action et à distribuer plus de dividendes en commençant à casser un trésor de guerre accumulé. Lorsque c'est envisageable, cette stratégie peut également passer par le dépeçage de l'entreprise en la découpant en morceaux, soit pour diversifier le portefeuille avec de nouvelles actions plus valorisables (par exemple avec le spin-off de PayPal), soit pour réaliser des plus-values sur la vente de briques plus faciles à céder.
La finance sans état d'âme
Carl Icahn est un expert. En dehors de quelques rares actionnaires suffisamment puissants pour lui tenir tête – ce fut le cas avec Michael Dell – l'investisseur arrive toujours à ses fins. C'est avec dextérité qu'il fait fructifier son portefeuille. Sans état d'âme. Car cette stratégie s'accompagne d'une politique sociale désastreuse, qui trop souvent, on l'a vu récemment avec HP (lire « HP sauvé par les PC !!! ») et avec Microsoft (lire « Les 18.000 licenciements de Microsoft rapportent 2,8 milliards $ à Steve Ballmer »), se traduit apr de vastes plans de licenciements dans le seul intérêt financier des investisseurs actionnaires.
Dans le cas de PayPal, l'histoire est quelque peu différente : le service de paiement en ligne est une pépite qui ne demande qu'à continuer à s'exprimer et à faire la fortune de ses propriétaires. La spin-off peut donc se justifier, et les équipes de PayPal ne s'en porteront pas plus mal. Les regards se porteront plutôt vers eBay, car les résultats de la division PayPal profitent singulièrement à l'ensemble.
La prochaine cible de Carl Icahn
Quant à notre riche investisseur, il a déjà trouvé sa prochaine cible : Carl Icahn s'est emparé de 38,8 millions d'actions de Hertz Global Holding, soit 8,48 % du capital du loueur automobile. Pour quoi faire ? Carl Icahn a indiqué à la SEC, le gendarme de la bourse américaine, que le titre est « sous-évalué » et que son intention est d'« avoir des discussions avec des représentants de la direction et du conseil d'administration sur la valeur actionnariale, des questions de gestion, des dysfonctionnements opérationnels, une sous-performance par rapport à ses pairs et un manque de confiance dans le management. »
Les patrons de Hertz sont avertis, la finance sans âme est dans la place...