Le lobbying appuyé tant du gouvernement avec Arnaud Montebourg que de Xavier Niel (Free) n'y aura pas suffi, le conseil de surveillance de Vivendi a tranché avec l'annonce de négociations exclusives avec Altice (Numericable). Les trois prochaines semaines seront décisives, à l'issue desquelles le conseil prendre position sur la suite des opérations.
La balance penche pour Numericable
« Le conseil de surveillance a décidé d’entrer en négociations exclusives avec Altice pour une période de trois semaines », nous apprend le communiqué de Vivendi. Certes la décision n'est pas encore définitive, mais elle semble plutôt bien engagée.
Qu'est-ce qui a séduit Vivendi ? Le cash, tout d'abord. Patrick Drahi, le riche patron de Altice, l'a joué finement en plaçant la barre juste au-dessus de son concurrent, avec 11,75 milliards d'euros (11,3 pour Bouygues). Neuf banques ont été mobilisées pour réaliser l'opération. Et Vivendi conservera 32 % du capital du nouvel ensemble SFR-Numericable.
Le choix de la facilité...
En retenant Altice/Numericable, le conseil de surveillance de Vivendi indique clairement qu'il veut aller vite. Il évite en particulier les procédures autour de la concurrence et du risque de position dominante, alors que le rapprochement avec Bouygues aurait créé un géant en position dominante, premier sur le mobile et deuxième sur le fixe, en nombre d'abonnés.
Autre élément qui a du séduire Vivendi, la relative simplicité de l'opération avec Numericable. Cette dernière étant cotée en bourse, elle évite le scénario proposé par son concurrent d'une introduction du nouvel ensemble... Plus simple, plus rapide, et plus de cash, la proposition de Patrick Drahi a de quoi séduire les actionnaires du groupe.
D'autant qu'en annonçant qu'il n'est pas prévu de licenciement, celui-ci a de quoi contrer la démarche de Bouygues Telecoms qui en revanche n'a pas caché qu'un plan social sera envisageable ! Même si rien de vient démontrer qu'un scénario proche ne sera pas envisagé chez SFR, plus tard...