Pas de serveurs chinois dans les systèmes d'arme des navires de la marine américaine.
« Le Department of Homeland Defense (sécurité intérieure) a identifié des problèmes de sécurité liés à la vente de (serveurs) IBM Blade Center et a imposé des restrictions sur les achats par le gouvernement fédéral de produits serveur Lenovo Blade Center ».
Il fallait s'y attendre, IBM subit le contre-coup de la vente, pour 2,1 milliards de dollars en octobre dernier, de sa division serveurs x86 au chinois Lenovo. En particulier, nouvelle victime de la paranoïa des Etats-Unis contre l'espionnage chinois, la marine américaine devra revoir sa copie.
Des missiles pilotés par des serveurs chinois
Le système Aegis, qui équipe les croiseurs et destroyers de la marine américaine, combine un système de missiles balistique pour attaquer des cibles fixes avec des fonctionnalités de défense anti-aérienne. Il a été conçu par Looked Martin, et repose sur des serveurs IBM x86 Blade Center.
A la suite de la vente des serveurs IBM à Lenovo, l'état major de l'armé américaine avait exprimé ses craintes de voir des agents du gouvernement chinois compromettre la sécurité des systèmes ou dérober des informations au détour d'une opération d'entretien ou de maintenance.
La question ne se posera plus, selon le Wall Street Journal, l'US Navy ne renouvellera pas son contrat avec IBM, ou plutôt avec Lenovo. Exit donc les serveurs IBM devenus chinois.
Qui remplacera IBM ?
Cisco, HP et Dell salivent déjà à l'idée de prendre la place d'IBM dans ce juteux contrat. Rappelons à ce titre que les investissements de l'armée américaine ont toujours été un moteur pour l'économie de ce pays.
L'opération ne sera cependant pas si simple. Il ne suffira pas, en effet, de changer d'équipement à isopérimètre. Il faudra également répondre aux exigences technologiques spécifiques des équipements initialement déployés, respecter les qualifications environnementales, et répondre positivement aux options et tests d'intégration.
Le chinois Lenovo a perdu un marché, il devait s'y attendre tant celui-ci est militairement sensible. En revanche, remplacer IBM ne sera pas de tout repos…
La paranoïa américaine
Nous avons évoqué la paranoïa des services de défense américains. Depuis que les dérives des services de renseignements américains ont été dévoilées par Edward Snowden, ces mêmes services reportent régulièrement sur les services secrets chinois, voire nord-coréens, des pratiques de cyber-espionnage qui n'ont cependant pas été démontrées. Alors que des portes dérobées ont bien été installées sur des équipements américains, voire d'autres pays 'frères' à l'exemple du piratage des puces de Gemalto, par les services secrets américains...
La nouvelle victime de cette chasse aux sorcières, après Huawei sur les équipements de télécommunication (là encore aucune preuve n'est venue étayer les accusations de détournement technologique pour espionnage !), est aujourd'hui Lenovo. Certes de capitaux chinois, l'entreprise se veut apolitique et mondiale, recrute des dirigeants occidentaux, et a basé son siège à Morrisville, en Caroline du Nord. Mais ce n'est pas suffisant pour les espions de l'Amérique !