Il y a quelques jours, à l'occasion du Gala des DSI, Jacques Attali affirmait « On ne sait pas démontrer l'impact du système d'information sur la croissance » (lire notre article). Pourtant, un rapport du Boston Consulting Group (BCG) vient démontrer que la qualité de l'environnement numérique d'un pays apporte des stimuli à son économie.
Se basant sur quatre indicateurs ou 'e-frictions' - contraintes liées aux infrastructures (accès à Internet plus ou moins favorisé), au secteur d’activité et aux individus (engagement et confiance des entreprises et consommateurs à l'égard des transactions en ligne), et aux informations disponibles en ligne – le BCG a pu démontrer que l'écart de croissance entre les pays où les 'e-frictions' sont les plus fortes et ceux où les 'e-frictions' sont les plus faibles peut atteindre 2,5 % du PIB.
Les pays capables de lever un maximum de ces contraintes s'affichent aptes à créer de la valeur, ce qui participe à élever l'état de santé de leur économie. Le rôle du numérique dans la croissance n'est donc pas négligeable, surtout dans la période difficile que nous rencontrons depuis plusieurs années. Même si le coup de pouce apporté n'est que de quelques dixièmes de pour-cent, il peut se révéler important en termes de croissance et d'emploi.
Et la France ?
Le rapport du BCG, publié en janvier 2014, a porté sur l'étude de la qualité des environnements numériques de 65 pays. La France occupe une position honorable, le 19ème rang. Elle est devancée par les pays nordiques – Suède, Finlande, Danemark - qui occupent les premières places, et profitent d'un environnement règlementaire jugé favorable et d'une infrastructure solide. Suivent la Suisse, Hong Kong et Singapour, remarqués pour les connexions avec le reste du monde qui en fait des places de la mondialisation. Les Etats-Unis sont en 6ème position. L'Allemagne et la Grande-Bretagne profitent de leurs performances économiques pour occuper les places 11 et 12.
Les indicateurs d'e-frictions viennent nous rappeler que nous sommes en retard en matière de déploiement de l'Internet à très haut débit, la fibre optique, qui limite l'accès direct à l'Internet fixe. La fibre est un remarquable outil de communication, tant pour acheter que pour vendre, qui offre un accès performant au delà de la région géographique où l'entreprise exerce son activité. Pour le BCG, il appartient aux politiques de favoriser les investissements en matière d'infrastructures.