L'annonce d'un dégraissement des effectifs de Microsoft était attendue, mais pas son ampleur ! Le géant mondial de l'informatique va trancher 14 % de ses effectifs, soit 18.000 emplois supprimés.
L'annonce est tombée, Microsoft lance un large plan de réduction de ses effectifs. Nous avions évoqué la rumeur en début de semaine (lire « Rumeur, Microsoft s'apprêterait à licencier en masse »), mais plus que la suppression de postes, c'est l'ampleur de l'opération qui surprend...
Microsoft va couper 14 % de ses effectifs avec la suppression de 18.000 emplois d'ici un an, sur un effectif global de 127.104 employés. C'est le plus important plan de réduction d'effectifs engagé par l'éditeur depuis sa création ! La majorité des suppressions devraient être engagée dans les 6 prochains mois.
Nokia et la Xbox dans le collimateur
Selon l'agence Reuters, une première vague de licenciements, qui concernera 1300 postes, devrait être mise en place très rapidement. Elle concernera la zone autour du siège de Microsoft, à Seattle. Certainement une façon de 'montrer l'exemple' dans la ligne du constat des doublons liés au rachat de Nokia.
Mais, sans réelle surprise, c'est la filiale Nokia, acquise en avril dernier pour plus de 5,4 milliards de dollars, qui est la principale victime du dégraissage. 12.500 emplois supprimés concerneront directement Nokia, soit la moitié des effectifs du fabricant. En particulier Microsoft fermera l'usine de Komaron, en Hongrie.
L'autre victime des suppressions de postes serait, selon la presse américaine, la division des jeux vidéo. En particulier la suppression des Xbox Entertainment Studios (XES). La console Xbox, malgré son succès, n'a depuis sa création pas rapporté beaucoup d'argent à Microsoft. Le bruit a même longtemps circulé que l'éditeur vendrait sciemment à perte sa console et sponsoriserait outrageusement le développement des jeux par des éditeurs tiers. Microsoft a donc enfin pris le parti de sabrer dans le danseuse de Steve Ballmer !
La réorientation stratégique de Microsoft
Satya Nadella, le CEO de Microsoft, l'avait indiqué, l'objectif du groupe est à la fois d'alléger son organisation et de recentrer sa stratégie sur les marchés du cloud computing et des applications mobiles. « Il s'agit d'étapes difficiles pour faire évoluer notre organisation et notre culture d'entreprise. Si nous voulons réaliser nos ambitions, nous devons avant tout réaligner nos effectifs », indique laconiquement le communiqué de Microsoft.
C'est ainsi que Stephen Elop, le patron du hardware Microsoft – pur produit de l'éditeur, il a rejoint ensuite Nokia, prenant la direction des mobiles et engageant le finlandais sur la plateforme Windows Phone, avant de se voir challenger pour prendre la succession de Steve Ballmer, et de revenir chez Microsoft avec le rachat de l'activité Nokia – a indiqué que l'éditeur va porter un focus sur « la constitution d'un marché pour Windows Phone ».
La satisfaction de Wall Street
Nous nous interrogions dans notre précédant article sur la relation de Satya Nadella avec les investisseurs et les actionnaires de Microsoft ? La question ne se pose plus, la réduction d'effectifs annoncée répond clairement aux attentes de ces derniers ! Ainsi, si la charge avant impôts de la restructuration devrait se placer entre 1,1 et 1,6 milliard de dollars, intégralement engagée sur le prochain exercice et répartie sur les quatre trimestres, l'économie annoncée serait a minima de 600 millions de dollars pas an.
Une opération 'rentable' pour les comptes de Microsoft et donc bien évidemment pour ses actionnaires. La bourse de Wall Street a salué la décision de Satya Nadella en portant le titre à son plus haut niveau depuis 14 ans !
Aucune information en revanche sur l'impact des licenciements sur la filiale française, et donc sur l'évolution de la relation de Microsoft avec son éco-système, ses partenaires, et surtout ses clients...