Exit IBM et SAP, le fondateur d'Oracle en a désormais après Amazon et Salesforce, sans oublier l'ennemi héréditaire Microsoft vers lequel il s'est montré étonnamment complaisant.
Un Oracle Open World sans Larry Ellison ne sera plus jamais comme avant... Fort heureusement, bien que retiré de la tête du groupe qu'il a créé, c'est en tant que CTO que Larry Ellison a fait l'ouverture de la grand messe annuelle de l'éditeur. Et fidèle à lui même, il y est allé de ses petites phrases assassines.
Premières cibles, Ellison tacle IBM et SAP.
« Nous ne rencontrons plus souvent ces deux entreprises, ce qui est un peu un choc pour nous. IBM était l'entreprise la plus en vue autrefois, mais elle n'est nulle part dans le nuage. Il en va de même pour SAP, qui est quand même le principal créateur d'applications au monde. Nous en sommes arrivés à un point tel que l'on n'accorde même plus d'attention à ces deux entreprises ».
Exit donc IBM et SAP, considère Larry Ellison. Dans le cloud, qui rappelons-le est au coeur de la nouvelle stratégie d'Oracle (lire « Oracle se fait agressif pour vous pousser dans le cloud »), il ne considère comme concurrents que AWS (Amazon), Microsoft évidemment, et dans une moindre mesure Google. En revanche, en stigmatisant « les grandes entreprises du cloud qui enregistrent un chiffe d'affaires de 6 milliards de dollars », Ellison a décalé son viseur vers Salesforce, le géant du CRM. Une manière détournée de replacer l'avenir du marché des outils de gestion non plus sur l'ERP, mais sur la gestion client.
Complésant avec l'ennemi de toujours, Microsoft
Evidemment, Larry Ellison ne serait pas Larry Ellison s'il n'avait projeté la foudre sur son ennemi héréditaire, Microsoft. Mais pour une fois le discours du boss a pris la forme d'un compliment. « Microsoft est la seule entreprise qui, tout comme Oracle, a basculé entièrement vers le cloud. Et qui, comme nous, est un concurrent agressif dans les domaines du cloud : SaaS, PaaS et IaaS ».
Reste la question de la bascule du on-premice dans le cloud. Par avance, Larry Ellison a par avance tempéré le discours de son co-successeur, Mark Hurd, qui s'est montré plutôt agressif sur la stratégie d'Oracle pour faire migrer ses clients vers le cloud. « Le nuage est une activité jeune, où beaucoup de choses sont encore possibles. Le on-premise ne va pas non plus disparaître du jour au lendemain. Les deux continueront de coexister à coup sûr durant 20 ans. »
Quelques minutes après, Mark Hurd fixait l'objectif de basculer 80 % des applications d'Oracle dans le cloud d'ici 10 ans. Même en l'absence de son fondateur, mais qui n'est jamais bien loin, les dirigeants d'Oracle se montrent toujours aussi optimistes dans leur discours… Et complexes dans leurs actes !