Combien de fois évoque-t-on le travail comme étant la première source de stress... Une étude américaine révèle qu'au contraire, biologiquement les employés sont moins stressés au travail que chez eux !
Le professeur Sarah Damaske de la Penn State University réalise des études sur la relation entre le travail et l'employabilité des individus. Elle a déjà réalisé en 2012 une étude sur les mères de familles qui a démontré qu'une maman qui dispose d'un emploi stable et à plein temps affiche une meilleure santé physique et mentale qu'une maman qui travaille à temps partiel, qui elle même a une meilleure santé qu'une maman qui ne travaille pas.
Mesurer le Cortisol
Sarah Damaske a étendu son étude à l'ensemble des employés, hommes et femmes, sur et hors travail. Pour évaluer le degrés de stress, elle a réalisé régulièrement des prélèvements de salive afin de mesurer et de suivre le taux de présence du Cortisol, une hormone stéroïde qui stimule l'augmentation du glucose sanguin pour libérer de l'énergie à partir des réserves de l'organisme.
Les personnes soumises au stress sécrètent plus de Cortisol, considéré comme marqueur biologique du stess. Or, l'étude a révélé que biologiquement les niveaux de Cortisol des employés sont significativement plus faibles quand ils sont au travail qu'à la maison. Un résultat encore plus sensible chez les personnes à faible revenu ou qui sont sans enfant.
Le travail, un refuge
Les résultats de l'étude s'inscrivent en contradiction avec un lieu commun qui veut que le travail est la première source de stress des individus ! Pour expliquer ce phénomène, Sarah Damaske avance que par sa stabilité et un moindre attachement à l'urgence, le lieu de travail serait un havre de paix face aux facteurs extérieurs de stress, comme les responsabilités et les évènements familiaux, les tragédies personnelles et les problèmes de santé.
Le titre de la publication de Sarah Damaske, « When Work Becomes A Haven From Stress At Home » (Quand le travail devient un refuge contre le stress à la maison), est significatif de ses conclusions. L'idée n'est cependant pas nouvelle, Sigmund Freud, par exemple, considérait que le travail et l'amour sont deux sources de satisfaction émotionnelle.
Il y a stress et stress...
Alors, puisqu'il est démontré que le niveau de stress est biologiquement inférieur au travail qu'à la maison, pourquoi affirmons-nous le contraire ? Ce serait une question de normes sociales. Se plaindre en public des difficultés au travail, d'un emploi stressant, ou des mauvaises relations avec son patron, serait plus acceptable que d'évoquer des problèmes personnels, de santé ou familiaux. Il y aurait donc plusieurs niveaux de stress, ou tout du moins d'affichage des états de stress.
Voilà bien une occasion de proposer un nouvel argument à nos politiques : travailler plus pour... être moins stressé !