Pour la première fois, le Pentagone, centre névralgique de l'armée américaine, a confirmé que la cyber-guerre est une option dans les conflits.
C'est la seconde fois que les militaires du Pentagone évoquent leur stratégie de cybersécurité. La première fois, c'était en 2011, dans un rapport rendu public qui ne faisait qu'effleurer le sujet, évoquant la cyber-sécurité et contournant la question des cyber-offensives.
La cyber-guerre en option
Dans un nouveau rapport évoqué par le secrétaire à la Défense Ash Carter, le pentagone se fait plus clair et plus offensif. La cyber-guerre est désormais une option reconnue, ce qui en langage diplomatique signifie que l'armée américaine dispose d'un arsenal de cyber-défense, mais également cyber-offensif.
Le message est double : l'armée américaine saura se défendre en cas de cyber-attaque, et la cyber-sécurité est devenue une arme de dissuasion !
Et le Pentagone prend très au sérieux sa cyber-mission. Ash Carter se fait même offensif, lorsqu'il évoque la multiplication des cyber-attaques tant contre l'administration que contre l'industrie américaine : « Face aux tensions accrues ou carrément hostiles, le DOD (Department of Defense) doit être capable de fournir au Président un large éventail d'options pour la gestion de l'escalade du conflit ».
Russie et Chine dans le collimateur
Parmi ces options figurent de nouvelles sanctions décidées par le Président Obama, en particulier financières, qui ciblent les entreprises qui pratiquent le cyber-espionnage pour voler des secrets commerciaux américains. Une stratégie de la diplomatie américaine qui vise principalement les entreprises d’État de la Russie et de la Chine.
Reste à l'administration américaine à rassurer les grands acteurs des IT, plutôt opposés aux actions des Etats sur Internet. Une opération séduction du secrétaire à la Défense est d'ailleurs en cours sur la Silicon Valley. Avec un argument massue pour que les entreprises technologiques entrent dans le rang : les inviter à participer à l'effort technologique pour cyber-armer le Pentagone.
Une invitation qui ne se refuse pas, aux Etats-Unis l'armée est un grand investisseur dans la recherche, le dollar à usage militaire restant le moteur de l'innovation dans beaucoup d'entreprises américaines.