Le marché des objets connectés personnels a explosé de 223 % d'une année sur l'autre. Avec un nouvel arrivant qui, en quelques mois et avec un unique produit, s'est installé directement à la seconde place : Apple.
18,1 millions d'objets personnels connectés, ou wearables, ont été livrés au deuxième trimestre 2015. Un an plus tôt, les analystes d'IDC avaient comptabilisé 5,6 millions de wearables. La progression d'une année sur l'autre est de 223 %.
Certes, ce dernier chiffre est peu significatif, pour un marché qui était embryonnaire en 2014, et qui s'est installé en 2015. Il est pourtant significatif de l'engouement des consommateurs pour ces petits objets qui souvent frisent le gadget et l'autosatisfaction pour leurs utilisateurs.
Fitbit, Apple, Xiaomi, le tiercé gagnant
Preuve également que le marché des wearables n'en est qu'à ses débuts, le classement des acteurs est loin d'être stabilisé. Si Fitbit conserve la tête avec 24,3 % de parts de marché, Apple a fait une entrée fracassante avec sa montre, et cet unique produit lui a permis d'occuper la seconde place, avec 19,9 % de parts. Le troisième larron est également un nouvel entrant, et pas des moindres, puisqu'il s'agit du chinois Xiaomi, et ses 17,1 % de parts de marché.
Voilà qui explique certainement pourquoi Samsung est le grand perdant de ces derniers mois. Le sud-coréen occupait la seconde place au second trimestre 2014, il est rétrogradé à la cinquième place. Selon IDC, de 800.000 en 2014, Samsung n'a livré que 600.000 wearables au deuxième trimestre 2015. Il voit sa part de marché reculer de 14,3 à 3,3 % !
Le classement Q2 2015 d'IDC s'établit comme suit :
- Fitbit
- Apple
- Xiaomi
- Garmin
- Samsung
- Huawei
- Jawbone
Un classement qui est loin d'être définitif, les analystes d'IDC anticipent déjà la première place d'Apple dès ce troisième trimestre. Ils reprochent également à Fitbit de se concentrer sur la santé et le fitness, et de ne pas proposer des produits aux multiples fonctionnalités, construits autour de la montre connectée en fonctionnalité de base.
Tout reste à faire…
La compétition sera rude. Elle repose pour le moment principalement sur la marque (Apple) et sur les fonctionnalités embarquées sur le wearable. Mais l'arrivée d'un Xiaomi pourrait faire basculer le marché vers une guerre des prix.
En attendant, l'écosystème du wearable, à l'image plus globalement de l'Internet des Objets et des objets connectés, est encore à construire, même si certains ont déjà largement avancé leurs pions (lire « Pourquoi IBM investit l'Internet des Objets à coups de milliards ? »). La démarcation entre les fabricants et les éditeurs est encore peu marquée, les premiers étant contraints de développer leurs propres applications en l'absence de l'engagement des seconds. Une situation qui devrait évoluer rapidement, emmenée par Apple.
... ou à imaginer
Apple montre en effet le chemin avec son écosystème construit autour d'iOS. Google suit avec Android Wear. D'autres plateformes émergent également pour un marché qui n'a pas fini de nous surprendre, car tout est à créer, surtout ce que nous n'imaginons pas encore…
Et c'est bien là la richesse du wearable, et pourquoi le DSI doit s'y intéresser. L'Internet des Objets de demain n'aura probablement plus grand-chose à voir avec celui d'aujourd'hui. En revanche, il devra toujours s'appuyer sur des technologies et des plateformes qui seront, par leur complexité et la nécessité de les sécuriser, du ressort de la DSI. Et puis, demain, toute entreprise voudra son application qui devra tourner sur les wearables. Et là, vers qui va-t-on naturellement se tourner pour la développer, la déployer, et la supporter ? Devinez...