HP a créé la surprise en publiant un chiffre d'affaires pour son troisième trimestre fiscal en hausse, pour la première fois après 11 trimestres dans le rouge et malgré le coût des licenciements ! Et plus grande surprise encore, c'est la division PC qui est à l'origine de ce sursaut.
C'est un petit 1 %, mais il fait toute la différence... Les ventres d'HP sur le troisième trimestre de son exercice fiscal, clos à fin juillet, ont enregistré une hausse d'une année sur l'autre de 1 %, à 27,6 milliards de dollars (contre 27,2 milliards sur le même trimestre en 2013). HP fait mieux encore, il défie les analystes financiers dont le consensus s'était fixé sur 27,01 milliards de dollars.
Une hausse inattendue mais importante, car elle met fin - temporairement ? - à 11 trimestres consécutifs de baisses. Et parce que, nouvelle surprise, elle provient des ventes en forte hausse de la division PC !
Les ventes de PC se placent en locomotive
En effet, ce résultat inattendu, c'est étonnement à sa seule division PC que HP le doit. En effet, si les autres divisions ne s'affichent qu'en légère hausse (2 % pour Enterprise Group – les serveurs) voire en baisse (4 % pour les imprimantes), comme anticipé, les ventes de PC ont grimpé de 12 % sur le trimestre, portant le chiffre d'affaires de la division Personal Systems Group à 8,7 milliards de dollars.
La performance des ventes de PC HP provient principalement du marché professionnel. Celui-ci est moins affecté par l'explosion des ventes de tablettes et de smartphones. Il profite également de la reprise en main des parcs de PC dans les entreprises avec la reprise économique dans certaines régions du monde et la fin de Windows XP. Les ventes d'ordinateurs portables se portent mieux, HP, qui a réalisé de gros efforts ces denières années sur la diversité et le design de ses produits, la qualité restant plus discutable, en profite. Tout comme ses équipementiers (Intel) et ses concurrents (Dell, Lenovo, Acer, Asus, etc.).
Faire face au dépeçage d'HP demandé par certains...
Les résultats de ce trimestre apporte un argument contre les détracteurs de la division, ceux qui souhaitent que HP, comme IBM avant elle, se sépare de ses activités industrielles génératrices de volumes mais pas de marge. C'est sur l'affirmation de son prédécesseur sur ce changement stratégique, qui lui a coûté sa place, que Meg Whitmann a rejoint la tête de la vénérable entreprise il y a trois ans. Et pour une fois sa prudence à faire bouger les choses pour migrer de l'industrie – HP n'est-elle pas considérée historiquement comme une entreprise d'ingénieurs ? - vers les services lui aura servi. Mais rien ne dit que les prochains trimestres confirmeront ce qui pour le moment ne peut être considéré que comme une divine surprise, ou tout du moins un épiphénomène.
L'ingratitude des investisseurs
La bourse de New York s'est en revanche montrée ingrate, le titre a reculé après la publication des chiffres de HP. Pourquoi ? Le groupe fait certes mieux que prévu sur son chiffre d'affaires, mais les profits ont reculé de 29 % à 985 millions de dollars. Les comptes du groupe doivent encaisser la charge (649 millions de dollars) de la restructuration et des 16.000 licenciements (sur 317.500 employés) !
Résultat, le bénéfice par action, qui ressort à 0,89 dollars (hors exceptionnels), s'affiche certes conforme au consensus, mais quitte à faire mieux coté chiffre d'affaires, les marchés boursiers sanctionnent le titre sur les dividendes qui ne font pas mieux, eux...