L'association des éditeurs de journaux espagnols a demandé à son gouvernement de persuader Google de liliter la casse liée à l'arrêt son service Google Noticias (News).
Nous l'évoquions il y a quelques jours, l'association espagnole des éditeurs de journaux quotidiens (AEDE), qui réunit les éditeurs de presse, a obtenu qu'une loi soit votée par le parlement espagnol, qui impose des royalties sur la reprise des titres et contenus de presse sur le portail Google Noticias (Google News). Lire « L'estocade sur Google News dans l'arène espagnole ».
En réaction, Google a purement et simplement fermé Google Noticias le 16 décembre dernier !
L'ambiguïté de la relation de Google avec les médias
Nous évoquions dans notre article toute l'ambiguïté de cette affaire. Rappelant que les déclinaisons internet des grands médias sont aujourd'hui « Google dépendantes ».Avec le moteur de recherche qui affiche 80 % des requêtes en Europe. Une partie des revenus publicitaires qui proviennent de la régie des Google Adwords. L'audience des sites souvent mesurée sur Google Analytics. Et surtout l'indexation sur le service d'agrégation Google News qui représente une part importante de l'audience des sites web d'information.
Google, ouvre toi...
Les éditeurs de presse espagnols n'auront même pas attendu que Google mettre sa menace à exécution pour faire marche arrière. Si l'AEDE continue de pointer la position dominante de Google, dans le même temps elle fait le constat que l'arrêt de Google Noticias va avoir un effet négatif sur les journaux espagnols et sur leurs lecteurs.
C'est pourquoi l'association a requis l'intervention des autorités espagnoles et du régulateur de la concurrence pour « protéger efficacement les droits des citoyens et des entreprises », dixit Irene Lanzaco, la porte-parole de l'AEDE.
« Nous ne demandons pas à Google de faire un pas en arrière, nous avons toujours été ouverts à des négociations avec Google. (Mais) Google n'a pas pris une position neutre. Bien sûr, ils sont libres de fermer leur business, mais c'est une chose de fermer Google News, et c'en est une autre que le positionnement de l'index général. »
L'indexation sur le moteur de recherche fait peur
Voilà qui modifie les termes du bras de fer qui oppose Google à la presse espagnole. Cette dernière entend laisser croire qu'elle ne craint pas le géant du web... Mais dans la réalité les éditeurs craignent que la fermeture de Google News n'influence leur positionnement sur le moteur de recherche.
Et il est vrai que nous avons oublié d'évoquer cette problématique dans notre précédant article. L'indexation par Google News permet aux pages des médias de figurer en bonne position sur les résultats proposés par Google, en réponse à des thématiques d'actualité, sur son moteur de recherche.
C'est donc une double peine qui menace les médias espagnols. Qui se retrouvent d'ailleurs dans la même position que leurs homologues allemands, il y a quelques mois. Le géant VG Media avait tenté d'imposer à Google le paiement d'un copyright. Le moteur avait su détourner la manœuvre. Et il n'avait fallu que deux semaines à Axel Springer, membre du consortium et premier éditeur allemand, pour mettre fin à la demande. La chute du trafic était si dramatique que la seule solution a été d'abandonner le projet.
En Espagne, Google n'a pas cherché à discuter et a sanctionné rapidement les frondeurs. Résultat, ces derniers font appel à leur gouvernement pour négocier avec Google et limiter la casse. Face à une société privée, qui plus est américaine, les points de pression de l'Espagne devraient être peu nombreux, tandis que les effets collatéraux sur le moteur de recherche risquent d'être massifs. Jusqu'à ce que tout le monde rentre dans le rang... et respecte les règles de Google ?