Après 11.000 suppressions en 2011 et 4.000 suppressions en 2013, le géant américain équipementier des réseaux Cisco a annoncé un nouveau plan de suppressions de 6.000 postes.
La périodes des vacances estivale est souvent choisie par les grandes entreprises pour annoncer leurs projets de réductions d'effectifs. Microsoft a donné le 'la' en juillet avec un vaste plan de suppressions de postes (lire « Le couperet est tombé, Microsoft va supprimer 18.000 emplois ! » ). C'est au tour de Cisco d'entrer dans la danse.
Le géant équipementier des réseaux vient en effet d'annoncer une nouvelle campagne de suppression de 6.000 postes dans les prochains mois. Soit 8 % de ses effectifs. La troisième depuis l'entrée dans la décennie. Ce qui portera la réduction d'effectifs à 21.000 postes en 4 ans.
Les résultats sont là, mais les réductions d'effectifs aussi...
Comme chez Microsoft, l'annonce intervient alors que le groupe a publié des résultats pour son quatrième trimestre fiscal certes ternes, le chiffre d'affaires reste stable, mais en tout cas positifs, et même supérieurs au consensus des analystes financiers.
Mais pour John Chambers, le CEO de Cisco depuis 1995, les résultats du prochain exercice devraient afficher un recul du chiffre d'affaires de l'ordre de 1 % à 3 %. Principalement avec un replis des ventes de 23 % en Chine et 13 % au Brésil, deux pays émergents qui jusqu'à présent ont accompagné la croissance des activités du groupe. Cisco a cependant réalisé un chiffre d'affaires au quatrième trimestre fiscal de 12,4 milliards de dollars, avec un bénéfice net de 2,8 milliards !
L'opération va entrainer une dépense d'environ 700 millions de dollars. Mais selon Joh Chambers, près de la moitié devrait être absorbée dès le premier trimestre fiscal.
Satisfaire les marchés !
John Chambers a préféré anticiper l'insatisfaction potentielle de ses actionnaires et choisit de passer à l'offensive. Et en républicain engagé – il est un gros contributeur aux campagnes du parti politique américain – il ne va pas par quatre chemins. « Le marché n'attend personne. Nous allons le devancer, un point c'est tout. Pour pouvoir être en mesure de le faire, il faut prendre des décisions difficiles. Nous allons gérer nos coûts au plus près et travailler sur l'efficacité. »
Cisco doit certes affronter une période de transition quelque peu difficile : le migration de son catalogue vers une nouvelle génération de commutateurs et de routeurs, le cloud computing, l'émergence du SDN (Software-defined Networking) prélude au SDDC (Software-defined Data Center), le support de l'internet des objets (Internet of Everything dans la vision de Cisco), et une concurrence féroce en provenance de ses concurrents sur le compute (HP, Dell, Brocade, etc.), et surtout de Chine avec Huawei où l'équipementier a essuyé le modèle 'partenaire technologique' qui s'est transformé en concurrent dès que cette technologie a été absorbée !
Demeure un goût amère au sein des équipes de Cisco. Comme chez Microsoft, la principale question reste de savoir pourquoi licencier alors que les résultats sont globalement positifs ? La réponse est pourtant simple, il suffit de mesurer l'effet des annonces de réductions d'effectifs sur le cour des titres à Wall Street. San poublier les gains que réalisent les actionnaires (lire « Les 18.000 licenciements de Microsoft rapportent 2,8 milliards $ à Steve Ballmer »).