La Russie a prolongé de 3 ans l'asile temporaire accordé à Edward Snowden, l'ancien consultant de la CIA qui a révélé des secrets sur les pratiques de surveillance et d'espionnage en masse de la NSA.
Vous êtes nombreux à nous interpeller sur le sort réservé à Edward Snowden, l'informaticien de la CIA à l'origine des révélations sur les dérives massives des programmes de surveillance et d'espionnage de la NSA. Rappelons que ces révélations touchent le monde entier, du simple citoyen aux personnes à la tête des Etats, sans oublier les entreprises.
Les Etats-Unis collectent massivement les informations et contenus de nos échanges internet et télécoms, souvent en accord avec les opérateurs (US) et certains Etats (Grande-Bretagne, Allemagne, Danemark par exemple). Le téléphone de la chancelière allemande Angela Merkel a été espionné, par exemple. Quant à Edward Snowden, celui par qui les informations nous sont révélées, il a annoncé que le plus gros de ses révélations était à venir...
La fuite d'Edward Snowden
Fuyant les sbires du gouvernement américain après la révélation de programmes massifs de surveillance de la NSA, Edward Snowden s'était retrouvé en juin 2013 à Hong Kong. Puis bloqué dans le zone de transit de l'aéroport de Moscou après que les autorités américaines ont annulé son passeport. Avant d'obtenir, le 31 juillet 2013, un asile temporaire d'un an en Russie. Il a obtenu du gouvernement russe, ce premier août 2014, une prolongation de 3 ans.
Durant cette période, celui qui a fait l'affront de révéler certaines - et pour le moins nombreuses et volumineuses ! - pratiques de l'administration américaines en matière d'espionnage pourra séjourner sur le sol russe, et même voyager à l'étranger, sous la seule réserve de ne pas quitter la Russie plus de 3 mois. L'accord passé avec l'administration Poutine prévoit également officiellement qu'Edward Snowden ne doit pas critiquer "le partenaire américain" de la Russie.
Les révélations d'Edward Snowden
Informaticien employé de la CIA et la NSA, Edward Snowden a été jugé coupable d'avoir rendu publiques des informations top-secrètes sur les pratiques de ces agences d'espionnage. Comme les programmes de surveillance internet et télécom PRISM, XKeyscore, Boundless Informant et Bullrun du gouvernement américain, ainsi que les programmes de surveillance Tempora, Muscular et Optic Nerve du gouvernement britannique.
Les révélations faites aux magazines américains The Guardian et Washington Post ont valu à ces derniers le célébrissime prix Pulitzer, en avril 2014. Elles font également l'objet de nombreuses polémiques, sur les pratiques du gouvernement américain, sur les dérives de l'internet exploité par les gouvernements à des fins d'espionnage pas toujours justifié, sur l'acceptation de ces pratiques par la majorité des Américains alors quelles sont rejetées par les Européens, etc.
Et la France, et après...
Polémique également en France, le pays qui se réfère aux Droits de l'homme et à son passé de terre d'accueil. Nombre d'intellectuels et d'hommes politiques auraient souhaité que la France offre l'asile à Edward Snowden, qui en a fait la demande, mais c'est un point de vue qui ne fait pas l'unanimité, et pourrait faire de l'ombre aux relations souvent tendues avec l'administration américaine. Les prises de positions du gouvernement dans cette affaire vont plutôt dans le sens des attentes US...
L'avenir d'Edward Snowden se reposera dans 3 ans. A moins qu'entre temps il n'ait pu rejoindre un pays d'Amérique Latine prèt à l'accueillir, via Cuba. Ou que les services d'espionnage américains n'aient pu mettre la main dessus... par des moyens qui souligneraient encore une fois les dérives des pratiques de la CIA, de la NSA, et d'autres agences encore plus confidentielles.