Le 'passeport talent' projeté par le gouvernement et destiné à attirer des talents et aux entrepreneurs étrangers pourrait être étendu aux développeurs. Une mesure justifiée mais qui pointe nos déficits de formation...
Annoncé par le Président de la République dans le cadre de huit mesures destinées à attirer des talents étrangers en France, et projeté pour 2015, le 'passeport talent' est un visa de quatre ans qui s'adresse aux entrepreneurs, travailleurs, investisseurs, chercheurs étrangers hautement qualifiés. Il pourrait être étendu aux développeurs.
Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat au Numérique, interviewée par le JDD, a déclaré soutenir le projet d'étendre le 'passeport talent' aux développeurs, sous la forme d'un 'visa développeur' reprenant le modèle du 'visa entrepreneur' en cours de création.
Faire face à la pénurie de développeurs
Le projet de 'visa développeur' est porteur de toute l'ambiguité du développement en France. C'est une activité forte, avec des acteurs de premier plan, et de nombreux talents. Mais dans le même temps les développeurs en situation de chômage sont nombreux sur notre territoire, objet de discorde entre les organismes qui représentent l'industrie et le métier.
Et pourtant nous manquons de talents. Ou plus précisément nous manquons de talents dans des domaines précis, des langages spécifiques, des métiers et des technologies novateurs.
Erreur de cible ?
Cette situation est selon nous en partie le fruit d'une distorsion endémique entre les attentes du marché et la formation. En particulier le décalage horaire entre l'émergence des technologies et l'arrivée des jeunes diplômés qualifiés sur ces mêmes technologies. Un décalage qui se mesure en années. Et encore les entreprises qui les recrutent sont contraintes en plus de les former à leurs méthodologies, et souvent à ces technologies...
Autre distorsion, la formation continue ne sait pas non plus s'adapter aux attentes technologiques. Le vivier des développeurs abandonnés sur le bord de la route pourrait pour partie s'adapter à la demande par la formation. Encore faut-il que les compétences existent ! C'est peut-être là que devrait être le principal intérêt du 'visa développeur', moins dans la participation au développement de technologies que dans la formation aux outils de développement de ces technologies. Mais il faudrait pour cela revoir nos modèles !