La députée (PS) des Français d'Europe du Nord, nommée secrétaire d'Etat chargée du numérique, remplace Fleur Pellerin dont le poste de ministre déléguée à l'économie numérique n'a pas été reconduit.
L'une abandonne le numérique, mais ne quitte pas la scène ministérielle, l'autre le rejoint...
Fleur Pellerin, la ministre déléguée chargée de l'économie numérique et des PME du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, passe au secrétariat d'Etat au commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger.
Axelle Lemaire, Franco-Canadienne de 39 ans et députée (PS) des Français d'Europe du Nord depuis 2012, intègre le gouvernement de Manuel Valls au poste de secrétaire d'Etat chargée du numérique auprès d'Arnaud Montebourg, ministre de l'économie et du redressement productif.
Mobilisation autour de Fleur Pellerin
L'ex-ministre a fait l'objet d'une inattendue mobilisation de nombreux acteurs du numérique français. Ainsi les tweets avec le hastag #keepfleur se sont multipliés, en provenance de figures des IT comme Marc Simoncini, de business angels, ou encore de patrons de start-up. Une partie de l'écosystème du numérique lui reconnait sa présence et sa compréhension des enjeux des IT durant les deux années de son mandat.
Tous ont réagi à la suite de l'annonce des 16 ministres du gouvernement Valls, et de l'absence de Fleur Pellerin dans cette liste. Ils ont rappelé son engagement, son soutien aux entreprises de la high-tech française, et la promotion de nos PME qu'elle a assuré brillamment lors de ses déplacements à l'étranger. Une vraie présence sur le terrain d'une ministre accessible, mais une action bridée par un gouvernement engoncé dans une crise qu'il n'a pas su affronter et peu enclin à favoriser l'innovation.
Une succession délicate pour Axelle Lemaire
Qu'elle sera la marge de manoeuvre de la nouvelle secrétaire d'Etat chargée du numérique ? Si l'on peut saluer la création d'un secrétariat d'Etat dédié au numérique, la tutelle du ministre Arnaud Montebourg, qui se voit attribué le numérique en général, est moins appréciée. Entre un projet de grande loi numérique et la question des données personnelles, avec au dessus de nos têtes une commission européenne qui planche sur ces sujets - mais dans le même temps reste ouverte au lobbying des grands groupes américains -, sans oublier le peu de budget négociable si le gouvernement veut atteindre l'objectif de 50 milliards d'euros d'économies, il est à craindre qu'Axelle Lemaire ne dispose que de peu de latitudes pour évoluer.
Son curriculum vitae milite cependant pour que l'on lui accorde notre attention. Membre de la commission des affaires européennes à l'Assemblée nationale, Axelle Lemaire a rédigé un rapport sur la stratégie numérique de l'Union européenne. Coprésidente du groupe d'études parlementaire sur le genre et les droits des femmes à l'international, elle est l'auteure de travaux sur la neutralité sur Internet. Depuis 2012, elle est secrétaire nationale au PS chargée des droits de l'homme. Juriste, elle est diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris et du King's College de Londres. Elle a été secrétaire de la section du PS français à Londres et a travaillé pour le Parti travailliste britannique.