La sortie d’un nouveau produit Apple est toujours très attendue, le nouveau MacBook Pro ne déroge pas à la règle. Mais il est une révolution qui a échappé aux observateurs lors de son annonce, le silence !
Les équipes d’Apple se sont bien retenues de l’évoquer, pourtant le fabricant impose une révolution sur son nouveau MacBook Pro, la suppression du son de démarrage ! Une révolution, en effet, car celui-ci est présent sur tous les Mac depuis… 1987. Trente ans donc que l’ouverture du Mac, souhaitée par l’utilisateur ou imposée lors de ses débuts par d’éventuels plantages, est rythmée par un mythique do majeur, puis dès 1999 par un fa dièse qui n’a pas changé depuis.
J’ai le souvenir, ayant d’abord rêvé de m’offrir un MacIntosh, trop cher pour ma bourse, puis m’étant offert enfin un Mac, du plaisir d’avoir entendu le son mythique qui m’informait que mon Mac fonctionne, mais également que je faisais partie, à l’époque, du club très fermé des utilisateurs d’Apple. L’idée de créer un baladeur puis un téléphone qui embarqueraient le logo de la pomme n’avait probablement pas encore germé dans l’esprit d’un Steve Jobs, qui d’ailleurs avait alors été expulsé de la firme qu’il avait cro-créée.
Hésitations autour du nouveau MacBook Pro
Depuis cette époque, le Mac s’est largement démocratisé. Certes encore cher, par rapport à un PC sous Windows d'entrée à moyenne gamme, mais pas plus qu’un PC équivalent qui tente d’offrir un niveau de qualité et de finition comparable, le Mac a ses adeptes qui n’en démordront pas. Et ce n’est pas IBM qui nous démentira.
C’est pourquoi les nouveaux MacBook Pro présentés la semaine dernière étaient attendus. D’autant plus qu’en jouant la carte de l’innovation sur le reste de ses gammes, iPhone et iPad en tête, les fans de la marque attendaient également un lot de nouveautés sur les ordinateurs à la pomme, quelque peu délaissés ces dernières années, en dehors de la course à l’amaigrissement qui n’a cessé d’imposer des compromis.
En la matière, la découverte des nouveaux Mac le 27 octobre dernier a imposé son lot de déceptions, et de nouveautés sympathiques également. Certes, Apple continue d’imposer sa cure d’amaigrissement, le MacBook Pro est plus fin, plus léger, plus puissant également (même si à l’usage cette affirmation se révèle moins réelle!), un meilleur écran, un trackpad plus grand pour un pilotage gestuel amélioré, un clavier plus sensible, et plus de volume sur les haut-parleurs. C’est toujours ça de pris, mais ce n’est qu’une évolution de la gamme.
Où sont les nouveautés attendues ?
Côté nouveautés, on reste un peu sur notre faim. Apple est attendu sur deux points : un écran tactile et une Mac OS qui fusionne avec iOS (iPhone). Rien de tout cela à l’horizon, même si l’expérience d’usage, du bout du doigt sur le trackpad, tend à se rapprocher du doigt sur l’écran des smartphones. Nous ne reprocherons pas à Apple de n’avoir toujours pas placé d’écran tactile sur le Mac, l’expérience de ces écrans sur PC démontre qu’ils deviennent très vite inopérants (généralement au bout de 3 ans), ce qui participe d’ailleurs à rendre la durée de vie d’un PC nettement inférieure à celle d’un Mac, comme nous l’ont confirmé de nombreux DSI.
A la place de ces attentes, Apple nous a gratifié de la réduction du nombre de ports, dont la disparition du fameux jack audio, au profit de ports Thunderbolt 3 au format USB Type-C, jusque pour l’alimentation du MacBook. Là, il y a de quoi fâcher la communauté, qui ne s’en est pas privée. Forçant même Apple à revoir à la baisse, sensible pour certains, le prix des adaptateurs vendus en ligne et dans les Apple Store.
L’autre nouveauté est plus originale, même si ce type d’outil a déjà existé, sans grand succès, sur d’autres produits et PC : la ligne de touches de fonction et de pilotage (fonctions, luminosité, son, etc.) du Mac est remplacée par une Touch Bar avec Touch ID, une barre écran tactile sur laquelle on retrouve des fonctions contextuelles avec des zones de manipulation tactile, et à droite pour la première fois la fonction Touch ID de reconnaissance biométrique. Une nouveauté sympathique mais qui est plus assimilable à un gadget au point de n’avoir pas séduit tout le monde… en dehors de ceux qui utilisent le système de paiement d'Apple qui décidément s'invite partout.
La disparition du son mythique
Mais revenons à ce qui au final, entre tendances et gadgets, nous aura le plus marqué : la fin du son joué au démarrage ! Créé en 1987, plus aigu à l’origine, ayant évolué doucement, en particulier en 1999 avec le lancement de l’iMac G3, ce son zen développé par John Reekes, un ingénieur d’Apple, sur son synthétiseur Korg, n’a pas séduit à l’origine les décideurs d’Apple. Son concepteur l’a alors caché dans la Rom du Mac ! Aux Etats-Unis, Apple en a fait une marque déposée.
Pour les nostalgiques, vous retrouverez ce son dans le film Wall-E de Pixar, le robot dernier survivant de la Terre l’exécute lorsqu’il se réveille.
Mais que l’on se rassure, il n’est pas perdu pour autant. Apple a prévu, pour les nostalgiques qui n’imaginent pas de démarrer leur Mac sans entendre cette douce et brève mélopée, de permettre de réactiver le son via une ligne de commande, à saisir dans le terminal fourni avec MacOS. Comme quoi ce signe distinctif apprécié a retrouvé son statut de fonctionnalité cachée depuis sa création...
