La logique comptable n’a parfois rien à voir avec la logique stratégique et industrielle. En fait, l’addition des valeurs de deux entreprises n’équivaut pas toujours à une augmentation proportionnelle des avantages que peuvent en tirer les deux entités. C’est la leçon tirée par Dell du rachat de VMware, dans les bagages d’EMC, en 2015.
Englué dans un endettement abyssal et plombé par des cours de bourse qui peinent à décoller, Dell a sans doute reçu le coup de grâce, ou le petit coup de pouce, avec la crise du Covid-19 : après des mois de rumeurs et de tergiversations, il vient d’annoncer son intention de laisser VMware voler de ses propres ailes en créant une spin-off.
Bien que cette solution ne soit qu’une des pistes évoquées dans un communiqué de presse, lequel communiqué servant aussi à tester la réaction des marchés, Dell estime qu’une spin-off pourrait profiter à la fois aux actionnaires, aux équipes, aux clients et aux partenaires de Dell et de VMware, en simplifiant les structures du capital et en créant une valeur d’entreprise supplémentaire à long terme. « Toute scission éventuelle ne se produirait pas avant septembre 2021 et serait destinée à être exonérée d’impôt aux fins de l’impôt fédéral américain sur le revenu », annonçait le fabricant d’ordinateurs dans son communiqué.
Apurer une situation financière qui plombe son cours de bourse
En clair, VMware s’en irait voler de ses propres ailes, mais on ne sait pas si Dell en garderait la propriété ou pas. « Dell Technologies continue à évaluer une série d’options stratégiques concernant sa participation dans VMware, y compris le maintien de sa participation actuelle dans la société », explique le fabricant. Ce qui est sûr c’est que Dell entend garder des liens commerciaux et technologiques avec VMware via une série d’accords de partenariat.
Cela comprend des accords de commercialisation, de services, de recherche et développement et de propriété intellectuelle entre Dell Technologies et VMware, « offrant des avantages stratégiques permanents et un soutien continu aux clients des deux entreprises après toute scission ». Quant aux termes financiers de la séparation, Dell entend apurer ses comptes et se dégager d’une position qui plombe son cours de bourse, qui plafonne depuis des années, avec plus de bas que de hauts. Il prévoit de négocier le paiement d’un dividende spécial en espèces par VMware qui serait versé au prorata de tous les actionnaires de VMware. Ce dividende lui permettrait de se désendetter.